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mardi 29 avril 2014 à 20h30

Projection débat « Le cinéma français se porte bien »

Séance unique le MARDI 29 AVRIL à 20h30 à Utopia Saint-Ouen suivie d'une rencontre avec le cinéaste, romancier, homme de télévision Gérard Mordillat.


Le cinéma français se porte bien

Fillm de Stéphane Arnoux, Chiara Malta, Jean-Baptiste Germain - 2013 1h20mn
avec Luc Moullet, Marie Vermillard, Pierre Carles, Benoît Forgeard, L. Belvaux...

LE CINÉMA FRANÇAIS SE PORTE BIEN

A l'heure des Assises du cinéma, les menaces qui pèsent sur le secteur indépendant français sont réelles. Toutefois, les raisons d'espérer abondent également dans ce documentaire combatif qui vous immergera dans les coulisses de l'exploitation cinématographique avec clarté. On se souvient du manifeste « Résister » où 180 cinéastes témoignaient de leur insoumission au seul critère du « ciné-chiffres ». Plus de vingt ans après cet appel au secours, le documentaire nous prouve avec des données chiffrées à la clé la suprématie toujours plus grande des supermarchés de la culture que sont les multiplexes. Avec l'aide de ses compères Chiara Malta et Jean-Baptiste Germain, il décortique le système de production, de distribution et de diffusion français afin de démontrer la toute-puissance d'un secteur privé qui ne cherche aucunement à faire de l'art, mais à rentabiliser le plus vite possible un investissement avec un minimum de risques.

De manière très pédagogique, les auteurs expliquent ainsi au spectateur les subtilités d'un système français qui a hérité des idées solidaires de l'après-guerre. Ainsi, ils indiquent bien que le CNC permet de financer de nombreux premiers films audacieux et que c'est le maintien de ce système qui permet à notre cinématographie de rester l'une des plus dynamiques d'Europe. Si les réalisateurs mettent l'accent sur la part de plus en plus réduite du cinéma d'auteur dans les salles, ils ne se laissent jamais aller à la nostalgie ou à la complainte. Ils interrogent pour cela une grande variété d'artistes indépendants parmi lesquels Luc Moullet, Marie Vermillard, Pierre Carles, Benoît Forgeard ou encore Lucas Belvaux. De ces entretiens, on retient surtout l'idée que l'artiste doit être libre de faire ce qu'il entend. Ainsi, il n'est pas nécessaire d'avoir un budget gigantesque pour signer un chef d'œuvre, mais ce n'est pas parce que l'on reste dans sa bulle arty que l'on est forcément un génie.

La grande force du documentaire vient de sa capacité à nuancer le propos. Oui, la révolution numérique bouleverse les habitudes des exploitants, mais non ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. Oui, il existe de plus en plus de moyens différents pour visionner des films, mais non, les entrées ne chutent pas pour autant car rien ne remplace l'expérience collective. En suivant pas à pas le travail formidable effectué par les petits distributeurs pour faire vivre leurs bébés, en montrant l'investissement de certains exploitants qui cherchent à attirer le public dans leurs salles en proposant des rencontres avec les réalisateurs lors de débats, Le cinéma français se porte bien ne se contente pas d'être une lente complainte sur les difficultés - réelles - des petits face aux vendeurs de pop-corn, mais cherche également à développer un discours positif sur un art décidément toujours aussi vivant. Avec comme mot d'ordre toujours d'actualité, la passion. Avant tout.

(avoiralire.com)

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/32189
Source : http://www.cinemas-utopia.org/saintouen/index...