thème : international
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mardi 21 octobre 2014 à 19h

« Penser la Révolution »

Stage du Courant Communiste Révolutionnaire du NPA

  • 21 octobre : Stratégie et tactique à l'époque impérialiste
  • 4 novembre : Trotsky, Gramsci et la révolution en Occident
  • 18 novembre : Cent ans après 1914 : nationalisme vs internationalisme
  • 2 décembre : Communisme, dictature du prolétariat et révolution permanente
  • 16 décembre : Quel parti pour quelle stratégie ?

« Penser la Révolution » au XXIe siècle, c'est réfléchir aux instruments théoriques dont nous avons besoin pour en finir avec ce système qui n'offre, aujourd'hui comme hier, qu'exploitation, chômage ou précarité, hiérarchies et répression, racisme et discriminations.

La « gauche » vendue au capital, celle de l'ex-premier flic devenu premier ministre, a renoncé à toute idée de changement depuis des décennies. Mais de son côté la gauche radicale ou l'extrême-gauche semble avoir cessé de « penser la Révolution », avoir abandonné la théorie, s'être soumise à l'idée que notre classe ne serait plus capable de « monter à l'assaut du ciel ». L'horizon semble bouché, largement électoral et réformiste, fait de routine syndicale et de négociation, ou, au mieux, d'un activisme en panne de stratégie.

L'extrême gauche qui fait défaut, c'est une extrême gauche de combat, communiste révolutionnaire, outillée pour penser la Révolution, préparée à la logique de l'affrontement, et capable de s'organiser pour véritablement gagner contre les classes dominantes qui elles, n'ont de cesse de penser leur propre pouvoir et les moyens de le garder.

« Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l'engouement pour les formes les plus étroites de l'action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l'opportunisme », disait déjà Lénine. Les cycles de conférences « Pourquoi Trotsky ? » et « Espoir(s) de Révolution(s) » visaient, en 2012 puis 2013, à réhabiliter la force de la pensée marxiste, et à combattre le scepticisme ambiant par la redécouverte des expériences révolutionnaires du passé. Cette année, le Courant Communiste Révolutionnaire organise un stage de formation autour de plusieurs points clé de la stratégie révolutionnaire.

Cette discussion se conçoit dans le cadre de la préparation du prochain Congrès du Nouveau Parti Anticapitaliste et, au-delà, dans la perspective de (re)construire les armes de la critique indispensables au projet révolutionnaire, plus actuel que jamais.

Stratégie et tactique à l'époque impérialiste

L'historien marxiste britannique Eric Hobsbawm a écrit dans L'âge des extrêmes (1994) que la chute de l'URSS a clos le « court XXe siècle », qui avait été inauguré par la première guerre mondiale et la révolution russe de 1917. Cette thèse de l'entrée dans une nouvelle période, qualitativement différente, de l'Histoire, s'est ensuite largement enracinée dans l'extrême-gauche européenne. Elle s'y est traduite par une idée diffuse, selon laquelle les anciennes hypothèses stratégiques utilisées pour poser le problème de l'affrontement contre le capitalisme, à commencer par celle de la grève générale insurrectionnelle, devaient être revues et corrigées. Mais le triomphalisme des classes dominantes ne pouvait pas durer.

Loin de la « fin de l'histoire » pronostiquée par un idéologue comme Fukuyama, l'époque est marquée par le resurgissement des caractéristiques du siècle passé : une crise capitaliste intense, qui provoque des guerres et des révolutions. C'est justement ce caractère « inachevé » du XXe siècle qui rend si nécessaire de l'étudier. Les grandes luttes qui l'ont marqué constituent des expériences vitales pour qui veut penser la révolution, dont les leçons devraient aujourd'hui être assimilées par le mouvement révolutionnaire international.

Trotsky, Gramsci et la révolution en Occident

(avec Juan Dal Maso, membre de la direction nationale du PTS)

Les hypothèses stratégiques et les méthodes de la révolution d'Octobre étaient-elles transposables d'Orient en Occident ? Dès les années 1920, Antonio Gramsci, fondateur du

Parti Communiste d'Italie et l'un de ses principaux théoriciens, tout en en revendiquant l'héritage de 1917, insistait sur les différences entre la Russie et les pays dans lesquels une révolution prolétarienne était à l'ordre du jour en Europe : bien plus industrialisés, possédant une classe ouvrière plus concentrée, ils sont marqués par la présence d'institutions étatiques suffisamment développées pour permettre la conquête de «positions» favorables aux intérêts du monde du travail. Beaucoup tireront de ces propos des conclusions allant dans un sens réformiste ou gradualiste. La révolution allemande de 1923, trop peu étudiée, a en son temps servi de support vivant à ce débat. Y revenir en confrontant les analyses qu'en ont proposé Trotsky et Gramsci autour de la tactique du front unique, du sens du mot d'ordre de « gouvernement ouvrier » et de la question de « l'hégémonie »

ouvrière, permettra de réévaluer la justesse des méthodes inaugurales de la révolution prolétarienne pour les pays capitalistes avancés.

Cent ans après 1914 : nationalisme vs internationalisme

Autant le droit à l'auto-détermination des peuples, colonisés en particulier, peut faire d'une lutte nationale un combat progressiste, autant le poison nationaliste et ses dérivés xénophobes divisent les travailleu-se-r-s, masquent les conflits de classes, et profitent au patronat. C'est ce qu'ont montré l'union sacrée pendant la Première guerre mondiale puis la montée des fascismes au cours des deux décennies suivantes. L'internationalisme prolétarien, à l'inverse, ne cesse de rappeler que les ouvrier-e-s n'ont pas de patrie et que le combat contre l'exploitation et l'oppression, même s'il commence localement et doit affronter les bourgeoisies nationales, n'a de chance de vaincre qu'à échelle mondiale, à savoir l'échelle de la dictature du capital.

Communisme, dictature du prolétariat et révolution permanente

Le communisme n'est-il qu'une « Idée » comme le redisent aujourd'hui nombre d'intellectuels de gauche ? N'est-il pas plutôt, comme l'écrivait Marx, le « mouvement réel » qui abolit l'ordre existant, le mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière prenant en main son destin ? L'objectif ambitieux d'une société sans classes et sans Etat rationnellement organisée par des individus librement associés, pouvant dès lors consacrer leurs énergies créatrices autant à la science, à la culture qu'à toute production épanouissante, doit redevenir un objectif concret. Le Manifeste de 1848 l'insérait dans une stratégie de la révolution fondée d'abord sur la capacité du prolétariat, doté d'une expression politique indépendante, à prendre le pouvoir, à instaurer sa propre dictature de classe contre ses oppresseurs, et cela à une échelle internationale. La « théorie-programme » de la révolution permanente a réactualisé au XXe siècle, dans les conditions de l'impérialisme, cette stratégie liant le développement de la révolution à l'objectif de la conquête d'une société communiste au niveau mondial. La séance portera sur les façons d'en penser la justesse aujourd'hui.

Quel parti pour quelle stratégie ?

Malgré la création des deux premières internationales et la démonstration, avec la Commune de Paris, que le prolétariat était capable de prendre le pouvoir, ce n'est qu'avec Lénine et la révolution victorieuse de 1917 que le parti révolutionnaire est apparu comme le véritable opérateur stratégique du combat prolétarien, un parti accumulateur des expériences de la classe et d'unification de son avant-garde, organe capable d'offrir une direction claire à celles et ceux qui s'auto-organisent contre l'exploitation et l'oppression. Après la chute de l'URSS et l'idée de la fin de toute une période historique, la conception d'une telle organisation de classe a été progressivement abandonnée au profit d'un nouveau type de parti « large » pour lequel la classe ouvrière n'est plus qu'un mouvement social parmi tant d'autres. Pourtant le capitalisme n'a pas changé au point de faire disparaître le fait qu'elle seule reste capable de frapper au cœur le système existant. Dès lors, n'est-ce pas la reconstruction d'un véritable parti prolétarien de combat qui doit être (re)mise à l'ordre du jour ?

Pour s'inscrire et recevoir par mail des indications sur la bibliographie
conseillée pour chacune des séances, écrire à ccr4ex.npa@gmaexil.com

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/35696
Source : http://www.ccr4.org/Penserlarevolution