thème : répression
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samedi 25 juillet 2015 à 14h

2 parties : 1 2

Rassemblement pour Amine - contre l'usage du flashball

Attention: changement de lieu.
Le rassemblement a lieu devant la sous-préfecture d'Argenteuil
(et non pas de Place de la Commune de Paris, Dalle d'Argenteuil)

Encore une fois la Police vise et blesse ! Amine, 14 ans, touché grièvement par un tir de LBD (Lanceur de Balles de Défense)

Malgré sa dangerosité et une proposition de loi déposée en 2012 visant à interdire l'utilisation de cette arme, le système LBD a fait de nouvelles victimes en France.

A Argenteuil, se sont déroulés des faits d'une extrême gravité. Comme vous le savez sûrement la nuit du 13 au 14 juillet 2015, en plus d'être veille de Fête Nationale, était pour les Musulmans du Monde et de France, une nuit d'une grande importance, il s'agissait de la Nuit du Destin. Comme bon nombre de ses coreligionnaires, Amine, âgé de 14 ans, totalement intégré dans la vie de la cité, bon élève, s'est rendu à la Mosquée Al lhsan (surnommée Mosquée de Renault située environ à 1,5km de son domicile) afin d'y rejoindre ses amis et de prier. Ses parents apprenant qu'il y avait eu des interventions policières dans certains endroits de la ville, ont contacté Amine sur son téléphone portable pour lui donner instruction de contourner la dalle d'Argenteuil lors de son retour à la maison. Amine et ses amis sont sortis de la Mosquée vers 2H15 et ont donc contourné la dalle. Souhaitant tout de même célébrer la Fête Nationale, vers 2H30 ils se sont arrêtés dans un parc, situé allée Ronsard, lequel est très bien éclairé, équipé de jeux pour enfants et où, en conséquence, des familles avec enfants étaient présentes en cette nuit estivale de Ramadan et de 14 juillet. Il souhaitait faire péter quelques petits pétards (artifices de divertissement pour enfants et sans danger) dans cette ambiance festive et familiale.

C'est à ce moment que s'est produit un événement inacceptable et impardonnable :

Peu après l'arrivée d'Amine et de ses amis, un groupe de jeunes gens est passé en courant devant eux et les a dépassés. Ensuite, alors que lesdits jeunes gens s'étaient déjà éloignés, des policiers en tenues se sont alignés en haut des marches qui surplombent le parc dans lequel se trouvaient Amine, ses amis, mais aussi d'autres enfants encore plus jeunes que lui. Tel un peloton d'exécution, ils ont visé et tiré, sans un mot ni sommations, touchant Amine, qui était vêtu d'un Khamis blanc, au niveau de l'entre-jambes.

Au-delà de la gravité du fait consistant à avoir tiré sur des enfants qui n'étaient pas les jeunes gens que ces policiers poursuivaient, et blessant l'un d'eux. Se pose tout simplement la question des motifs de ces tirs, qui s'ils avaient touchés les jeunes poursuivis les auraient atteints dans le dos. Ces policiers qui surplombaient la scène de plusieurs mètres n'étaient aucunement en situation de défense.

Ces mêmes policiers ont ignoré les cris et appels au secours d'un des amis d'Amine qui a hurlé qu'il y avait un blessé.

La réponse de la police qui ne pouvait pas ne pas voir Amine, allongé au sol dans son khamis blanc, a été l'envoi de fumigène, malgré la présence de familles et de jeunes enfants sur les aires de jeux.

La police a ensuite quitté les lieux.

Ce sont les camarades d'Amine qui ont dû le porter tant bien que mal jusqu'à son domicile.

Conduit aux Urgences, Amine a subi une intervention chirurgicale qui a duré près de 3 heures. Les médecins sont encore réservés sur les suites de sa blessure.

Une plainte a été déposée par Amine et ses parents à l'Inspection de Générale de la Police Nationale (IGPN), et pour le moment son ITT constatée par l'Institut Médico-légale est de 15 jours.

Nos territoires victimes des échecs successifs des politiques de la ville et autres plans Marshall des Banlieues deviennent, par la volonté des Politiques, des enclaves où l'on tente de tuer tout lien social et le vivre ensemble ; on a commencé par retirer la police de proximité, limiter volontairement l'effet positif des associations, aujourd'hui on ferme des bureaux de l'Assurance Maladie, Sécurité Sociale et autre Institutions, les maires s'enferment dans des tours d'ivoire et la population n'a plus d'interlocuteur.

Cet Etat de fait est exacerbé par des visites sur la fameuse dalle d'Argenteuil, et déclarations assassines de Politiciens qui sont censés être au service du peuple, Sarkozy et Valls pour ne citer qu'eux.

Ce sont ces politiciens qui permettent à la Police d'utiliser le LBD sur nos enfants alors que de nombreux rapports soulignent leur extrême dangerosité et préconisent leur interdiction ou, à tout le moins, la mise en place d'une règlementation qui encadrerait leur usage de manière cohérente.

Même le Centre de Recherche de la Police National a, en 2003, indiqué clairement que « le système LBD présente des effets traumatiques dont la sévérité peut entrainer des lésions graves pouvant être irréversibles voir mortelles »

Entre 2005 et 2014 au moins 14 personnes dont plusieurs mineurs ont subi de graves blessures suite à des tirs de LBD non justifiés. Certains ont perdu un œil, d'autres ont eu la mâchoire cassée et joue perforée. Aujourd'hui on vise l'entre-jambe malgré l'instruction ministérielle du 31 août 2009 qui prévoit d'ailleurs que le tir avec visée est à proscrire au-dessus de la ligne des épaules ou dans la région du triangle génital.

Le bilan s'alourdit ! En 2015, aux vues de ces chiffres peut-on encore parler d'accidents ?

Force est de constater que :

  • La police nationale et, a fortiori, la police municipale (de plus en plus souvent dotée de L.B.D.), ne bénéficient d'aucune formation sérieuse, ni d'aucune formation continue concernant l'usage de ces armes,
  • La police fait largement usage de ces armes dans des situations offensives, hors toute situation de danger, alors qu'il s'agit d'armes exclusivement défensives,
  • Souvent, la police n'assume pas les dérapages résultant de l'usage intempestif et mal contrôlé de ces armes, en conséquence elle n'assiste pas et ne prend pas en charge les blessés, alors même que la présence d'un policier formé aux premiers secours a été préconisée, lors de l'usage de cette arme,
  • L'entretien et le réglage des L.B.D. sont totalement négligés ; négligences qui ne peuvent servir d'excuse à des tirs plus qu'approximatifs et à l'issue dramatique.

Il est difficile de concevoir que des policiers assermentés, ceux qui sont censés nous protéger, puissent se rendre coupables de telles pratiques. Pourtant des précédents judiciaires sont là pour nous montrer qu'il ne s'agit pas de réalité fantasmée mais de faits avérés.

Une autre question a été soulevée, que l'on ne peut pas ne pas se poser dans le contexte actuel et aux vues des événements récents qui se sont déroulés à Argenteuil.

Comme nous l'avons dit Amine et ses amis étaient dans un parc éclairé, il était immobile, vêtu d'un Khamis blanc, ce vêtement non seulement le rendait particulièrement visible, mais l'identifiait, sans doute possible, comme étant un membre de la communauté Musulmane.

Cette même nuit, deux autres jeunes gens qui sortaient de mosquées ont également été blessés par L.B.D., dans deux autres villes de banlieue.

Comment ne pas s'interroger sur les motivations qui ont animé les tireurs.

Le khamis d'Amine faisait-il une cible idéale ?

A-t-il été considéré comme une atteinte à la laîcité ? Ce qui justifierait l'usage d'un Lanceur de Balles de Défense !

Cela n'est malheureusement pas inconcevable dans ce contexte décrit par Katrina Lantos Swett de la Commission Américaine sur les Libertés Religieuses Internationales, dans son rapport comme : « le fait d'une laïcité trop agressive et restrictives des libertés ».

Plusieurs ONG, dont Amnesty International, ont dénoncé les « discriminations » envers les musulmans dans des pays européens comme la France et la Belgique, et l'exploitation politique des « préjugés ».

Dès 2012, Amnesty International a appelé les gouvernements européens « à faire plus pour s'en prendre aux stéréotypes négatifs (…) contre les musulmans, qui attisent les discriminations (…)

Malheureusement, plutôt que de lutter contre ces préjugés, les partis politiques les encouragent bassement dans leur quête de voix électorales et la situation ne fait que se dégrader.

Nous attendons beaucoup de l'enquête en cours car ce fait gravissime soulève deux problématiques de société que sont les violences policières et la discrimination, contre lesquelles il est essentiel de s'élever pour le bien de la population.

Nous vous informons qu'un Rassemblement Pacifique en soutien aux victimes de violences policières aura lieu sur la dalle d'Argenteuil (95100) place de la Commune de Paris, samedi 25 juillet 2015 de 14H à 17H

Collectif de soutien aux victimes de violences policières Argenteuil

argenteuil bavure

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/41178
Source : message reçu sur résistons rezo le 23 juillet 22h
Source : message reçu sur résistons rezo le 22 juillet 11h
Source : message reçu sur résistons rezo le 22 juillet 05h
Source : http://campagne-ali.org/rassemblement-en-sout...


Armes de la police : lettre ouverte au Défenseur Des Droits

Bonjour,

L'Assemblée des Blessés des Familles et des Collectifs Contre les Violences Policières.

Lettre ouverte au Défenseur Des Droits

Communiqué de l'Assemblée des Blessées, des Familles et des Collectifs Contre les Violences Policières.

À la suite du rapport de la Commission d'Enquête Parlementaire concernant le maintien de l'ordre et de l'Inspection Général des Services, vous préconisez l'abandon du Flash-Ball super-pro®.

Voici comment dans votre rapport vous qualifiez les démarches de l'Assemblée des blessés, des familles, des collectifs contre les violences policières :

" Le maintien du Flash-Ball super-pro® en dotation est en effet une source potentielle de tensions et contestations de l'action des forces de sécurité, ainsi que le démontre l'émergence d'actions communes, en justice, comme de sensibilisation de la société sur les caractéristiques de cette arme, à l'initiative de victimes de tirs de Flash-Ball super-pro."

Sachez, Monsieur le défenseur des droits, qu'au sein de l'Assemblée des Blessées, autant de personnes ont été blessées et mutilées par des tirs de Flash-Ball super-pro® que par des tirs de Lanceurs de Balles de Défense 40x46 (LBD 40).

Aussi la manière dont vous qualifiez les membres de notre assemblée est fausse. Ceci est regrettable car nous avons toujours pris le soin de condamner ces deux armes. Si vous n'avez jamais pris le temps de lire nos interventions et nos témoignages, c'est fort dommageable compte tenu de notre statut de victimes et de votre statut de Défenseur des Droits. Si vous travestissez la vérité sans aucun égard pour le combat que nous menons, c'est simplement détestable.

Mais peut-être faut-il rappeler au plus grand nombre les caractéristiques de ces deux armes car les institutions policières et les médias alimentent volontairement un flou à leur propos1. L'une et l'autre sont des armes à feu projetant des projectiles en caoutchouc.

  • Le Flash-Ball super-pro® est le premier arrivé sur le marché. C'est une arme de poing, utilisée par la police depuis 1995. Elle est particulièrement imprécise. C'est pour cette raison que vous demandez sa suspension puis son retrait. Depuis quelques années déjà, cette arme est abandonnée progressivement au profit du LBD 40.
  • Le LBD 40 est une arme d'épaule de type fusil, doté d'un viseur militaire et d'un canon rayé. Plus précis et plus puissant, il fait officiellement partie des « armes à feu à usage militaire » (catégorie A). Aujourd'hui, ce second modèle est le plus répandu et engendre le plus de blessures graves dans les périphéries des métropoles comme dans les manifestations. À Argenteuil, le jeune garçon grièvement blessé a très certainement été touché par un tir de LBD 40.

Alors monsieur, le Défenseur des Droits, si nous souscrivons au moratoire sur le Flash-Ball super-pro® et si comme vous, nous demandons qu'il soit interdit, nous ne comprenons pas pourquoi une telle omission concernant le LBD 40, allant jusqu'au travestissement de la vérité, de ce que nous sommes, de ce qui nous a blessé.

Disons les choses comme elles sont, en l'état, vous ne demandez pas l'interdiction du Flash-Ball mais son remplacement par un autre plus puissant et précis qui est la cause de très nombreuses mutilations.

On se souvient comment suite à la mort de Rémi Fraisse, le ministère de l'intérieur avait, dans une magistrale opération de communication, suspendu un seul type de grenade en maintenant l'emploi de toute une gamme tout aussi dangereuse.

Si vous obtenez l'interdiction du Flash-Ball super-pro® seulement, il ne faudra pas attendre longtemps pour que de nouvelles mutilations viennent défrayer la chronique.

Pour cela, nous demandons que le moratoire concerne aussi le LBD 40 de manière à obtenir à terme l'interdiction de tous les types de Flash-Ball.

En revanche, nous saluons fortement votre analyse et critique du règlement du 2 septembre 2014 concernant l'usage du Flash-Ball super-pro® et du LBD 40 qui comme vous le démontrez, vise explicitement à disculper les policiers tireurs. Toutes les interdictions formelles de tirer au visage et dans les parties génitales ont disparu, la distance de tir minimum en dessous de laquelle il est interdit de tirer, aussi. Ce qui constitue un très grave recul.

C'est la réponse à nos revendications, à nos initiatives judiciaires et politiques : un tour de passe-passe. Si ces nouvelles dispositions n'étaient pas simplement meurtrières, on rirait de leur petitesse.

Pour toutes ces raisons, nous continuerons de réclamer l'arrêt de l'utilisation d'armes de guerre sur la population civile.

Nous appelons à se rendre au rassemblement samedi 25 juillet à 14h à Argenteuil, Place de la commune de Paris, en soutien au jeune garçon blessé par un tir de LBD 40.

Nota : Flash-Ball est une marque déposée. Par métonymie, il désigne aujourd'hui dans le vocabulaire courant, tous les types de lanceurs de balles en caoutchouc.

Source : http://collectif-ali-ziri.over-blog.com/2015/...