Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

samedi 9 janvier 2016 à 14h30

2 parties : 1 2

Manifestation - rafle au foyer ADOMA Marc Seguin

Plus de 20 sans-papiers menacés d'expulsion

Stop aux rafles dans les foyers !
Libérations de tous nos camarades !

RV à 14 h 30 devant le foyer 3 rue Marc Seguin métro Marx Dormoy ligne 12

Le mardi 15 décembre, sans réquisition du procureur, sur simple lettre de dénonciation calomnieuse d'Adoma, la police bloque la rue et le foyer, pénètre dans le foyer avec des chiens, cherche on ne sait quoi, s'introduit jusque dans les chambres, fait attendre ceux qu'elle a poussés dehors plusieurs heures sous la pluie et contrôle les papiers de tous. Elle n'a rien trouvé de particulier mais elle embarque plus de 20 sans-papiers qui sont placés en centre de rétention.

Quelques jours plus tard, les juges des libertés et de la détention (JLD) confirment le maintien en rétention.

Nous sommes tous abasourdis, résidents, sans-papiers, avocats, associations, syndicats... Les valeurs - dont le gouvernement et ses médias se gargarisent depuis le 13 novembre - de fraternité, de démocratie, de respect de l'Etat de droit... ne s'appliquent pas au foyer Marc Seguin et à ses habitants !

Sans aucune considération pour ses résidents, Adoma joue avec l'état d'urgence et n'hésite pas à porter le discrédit sur l'honneur des habitants qui vivent, paient leurs impôts, leur sécurité sociale en

France.Ces résidents, ces sans-papiers, venus en France pour travailler, fuyant des pays sahéliens pauvres, confrontés à la guerre et victimes de la sécheresse, réfugiés économiques, politiques et climatiques tout à la fois, paient cotisations et impôts, consomment en France, et, avec leurs maigres ressources, participent à l'effort de développement de leurs régions d'origine (écoles, centres de santé, adductions d'eau, reforestation etc.) à un niveau bien supérieur à celui de l'Aide officielle accordée par l'Etat français.

Mais de quoi donc, les travailleurs immigrés, résidents de ce foyer se sont-ils rendus coupables ? Depuis longtemps, ils ont des revendications pour améliorer leurs conditions de vie dans des bâtiments qui donnent de nets signes d'usure. Non seulement Adoma (gestionnaire et propriétaire, ex-Sonacotra) refuse de faire les travaux demandés, mais en plus, en août 2014, elle ferme la cafétaria et la cuisine collective, sans prévoir de réels moyens alternatifs pour que les résidents puissent continuer à cuisiner et manger en groupe.

Face à ce refus de la concertation, les résidents décident alors de faire la grève des loyers.

Adoma n'accepte pas le rapport de force qui s'est instauré dans le foyer, ni la solidarité et joue la carte de la division. Une quinzaine de résidents ont été assignés au tribunal d'instance. Le juge, à plusieurs reprises, n'a pas condamné les victimes d'Adoma, ni pour fait de grève, ni en prononçant leur expulsion.

Alors qu'un jugement sur le fond est attendu pour le 21 janvier 2016, Adoma préfère la provocation et fait envoyer la police. Assoiffée de vengeance, Adoma fait bloquer les comptes bancaires du comité des résidents. Adoma veut criminaliser les actions des résidents, rêve de l'habitant docile.

Venir rafler les sans-papiers jusque dans leur chambre, c'est illégitime et c'est indigne !

Nous condamnons la criminalisation de ceux qui luttent pour vivre dignement dans la fraternité et la solidarité interfamiliale.

Devant cet acte odieux, nous demandons avec force qu'Adoma

  • Réalise les travaux maintes fois promis mais jamais exécutés (chauffage, ascenseurs, chambres humides...)
  • Prenne en compte immédiatement les propositions des résidents pour la cuisine et le réfectoire.

Nous appelons la Ville de Paris à plus de fermeté envers tous les bailleurs.

Nous demandons que toutes les personnes interpellées soient remises en liberté et régularisées et que les travailleurs desfoyers puissent être protégés et vivre en sécurité dans leur domicile privé.

La France se doit d'accueillir CORRECTEMENT et DIGNEMENT les personnes qui viennent chercher refuge et travail.

A l'appel de :

Comité des résidents du foyer Marc Seguin soutenu par :

ATMF, Citoyens du 18e, CNL, Coordinations des foyers Adoma, Coallia et Lerichemont, Coordination 93 des sans-papiers, COPAF, CSP 75, DAL, Droits Devant !!, Dynamique Malienne, Intégration 21, LDH 18e, MRAP Paris, PCOF, Union Départementale CGT Paris, Union syndicale Solidaires...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/44040
Source : message reçu le 6 janvier 21h
Source : message reçu le 23 décembre 16h


Pétition pour la libération immédiate

Des résidents du foyer Adoma Marc Seguin

Placés en centre de rétention administrative

Le foyer Marc Seguin, situé au cœur du quartier La Chapelle (Paris XVIIIème), le mardi 15 décembre 2015, a été le théâtre d'une opération de police de grande envergure au cours de laquelle une quarantaine de personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre.

L'opération de contrôle avait été demandée par le bailleur ADOMA, en raison de différends avec les résidents (grève des loyers...) : elle ne pouvait donc concerner que les parties communes de ce foyer, en l'absence de toute réquisition du procureur.

Or les policiers sont rentrés dans les chambres qui constituent des parties privatives, ont exigé la présentation de papiers d'identité sur place et ont embarqué tous ceux qui ne pouvaient pas les présenter. Une vingtaine de personnes ont ensuite été conduites dans des CRA (Centres de rétention administrative), à la suite de quoi leur mise en rétention a été confirmée par le juge, y compris en appel, malgré les irrégularités manifestes de procédure.

Parmi ces personnes en rétention se trouvent des adultes suivant les cours de français langue étrangère s'inscrivant dans le Cadre Européen Commun de Référence (CECR) et dispensés au centre social - Espace Torcy dépendant de l'École Normale Sociale (ENS) - tout proche du foyer ADOMA. Les bénévoles à l'ENS les connaissent bien et ont pu constater leurs efforts d'intégration, pour certains depuis déjà plusieurs années, malgré une conjoncture difficile. La majorité d'entre eux, qui suivent ces cours, ont, à ce titre, obtenu des diplômes (DILF, DELF A1, DELF A2).

Nous sommes donc particulièrement indignés de constater que ce sont eux qui font les frais de différends d'ordre privé entre ADOMA et les résidents. Il est d'ailleurs à noter que cette opération n'a donné suite à aucune poursuite pénale contre qui que ce soit. Il s'agit donc d'une opération d'intimidation montée par le bailleur, dont le résultat est nul, hormis la mise en rétention et la reconduite à la frontière programmée de personnes n'ayant commis aucune infraction, interpellées dans des conditions tout-à-fait irrégulières.

Nous demandons donc leur libération immédiate !

Source : message reçu le 5 janvier 10h