thème : sexisme
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dimanche 21 février 2010 à 20h

2 parties : 1 2

Projection débat  "Les travailleu(r)ses du sexe"

de Jean-Michel Carre

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Débat:  Prostitution et féminisme en présence de Cadyne et Tiphaine du STRASS

Cinéma Espace St Michel : Tél : 01 44 07 20 49

En France, depuis la loi Sarkozy de 2003, des femmes et des hommes revendiquent le droit de pouvoir louer librement leur corps alors même que l’économie de marché utilise une pseudo libération sexuelle pour justifier la légalisation de la marchandisation de l’intime.

Paroles et pratiques dérangeantes, stigmatisées par des jugements moralisateurs, qui nous questionnent sur les rapports hommes/femmes, la sexualité et son contrôle par le pouvoir.

http://www.films-graindesable.com/les-travailleuses-du-sexe/index.php

Les prochains débats et ébats au cinéma Saint-Michel à Paris :

  • Lundi 15 février 2010 Débat à l’issue de la projection de 20h : Les clients des prostitutées en présence de Philippe Caubère, Leia, Mickael, et une nouvelle association de clients
  • Jeudi 18 février 2010 Débat à l’issue de la projection de 20H : Transidentités, prostitution de rues, vieillir prostitutée en présence de Gabrielle Partenza de l'A.N.A, et Camille Cabral du PASTT.

Source : http://www.films-graindesable.com/les-travail...
Source : message reçu le 28 janvier 18h
Source : message reçu le 26 janvier 21h
Source : message reçu le 17 février 12h


Les travailleu(r)ses du sexe,

de Jean-Michel CARRE

SORTIE NATIONALE : Le 3 Février 2010
1h25 – France - 2009

SYNOPSIS

En France, depuis la loi Sarkozy de 2003, des femmes et des hommes revendiquent le droit de pouvoir louer librement leur corps alors même que l’économie de marché utilise une pseudo libération sexuelle pour justifier la légalisation de la marchandisation de l’intime. Paroles et pratiques dérangeantes, stigmatisées par des jugements moralisateurs, qui nous questionnent sur les rapports hommes/femmes, la sexualité et son contrôle par le pouvoir.

NOTE D’INTENTION

« Plus de caresses, moins de CRS ! », tel fût le slogan inédit que les membres d'un nouveau collectif de travailleu(r)ses du sexe, baptisé "Les Putes", ont scandé le samedi 18 mars 2006 sous les fenêtres du Premier ministre à l’issue d’une manifestation inaugurale : la " Pute Pride ". Bien que passée inaperçue, avec ses 500 manifestant(e)s regroupées place Pigalle, car tenue le même jour que l’énorme manifestation contre le CPE avec plus d’un million de personnes, elle fut néanmoins la marque d’un nouveau type de revendication chez les prostituées, celui de revendiquer l’activité prostitutionnelle comme un métier avec ses droits et ses devoirs. Il existe une prostitution forcée qui s'exerce dans la contrainte et qu’il faut combattre car elle est dominée par le "phénomène mafieux". Depuis longtemps, les prostituées ont droit à l’amalgame entre prostitution et exploitation sexuelle qui porte physiquement et psychologiquement atteinte aux femmes, et qui considère leur corps comme une marchandise pouvant être achetée et vendue. Mais la prostitution est aussi, selon plusieurs associations de prostituées "une activité humaine" que l'on doit libérer de ses anciens asservissements sacrés, culpabilisateurs et répressifs. Le jour de la manifestation elles et ils ont adressé une lettre à Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, pour poser les risques d’une politique abolitionniste. À force de s’entendre dire sans arrêt qu’elles ne sont que des marchandises, des corps qui se vendent, qu’elles ne se respectent pas, qu’elles auraient nécessairement été violées dans leur enfance, qu'il faut les réinsérer, qu’elles n’ont aucune conscience de ce qu’elles font, qu’elles portent atteinte à leur dignité, à leur santé psychique, beaucoup de prostituées considèrent que les abolitionnistes ont fini par briser des vies. Cet abolitionnisme est alors vécu par ces femmes et ces hommes comme une forme de maltraitance psychologique. Pour les abolitionnistes, elles ne seraient acceptables que malheureuses afin de confirmer l'image qu'elles veulent donner d’elles. Mais si l'une d'entre elles se rebelle et revendique sa liberté de se prostituer, de disposer librement de son corps, elle sera de suite taxée : " non représentative, égoïste, salope, nymphomane forcément perturbée, légitimant les viols ". Une personne qu'il faut nécessairement punir : contrôle fiscal, retrait de la garde des enfants, amendes et PV, humiliations, harcèlement policier, expulsions, sans retraite, ni sécu. Aucun droit ne leur est accordé. Peut-on questionner cette morale qui prétend interdire d’avoir une sexualité en dehors du couple, de sentiments amoureux avec des inconnus, avec ou sans désir, avec ou sans plaisir, ou juste par intérêt ? S‘il faut lutter efficacement contre le proxénétisme et les réseaux de traite, les politiques devraient peut-être aider les prostituées à obtenir un statut de travailleuses indépendantes avec l’application des droits et des devoirs assimilés. Les prostituées veulent lutter, à leur manière, contre toute forme d’exclusion sociale, ontrairement aux abolitionnistes qui voudraient les exclure de la société. Ce n’est pas en voulant éradiquer la prostitution qu’ils les aideront. Elles ne veulent pas être éradiquées. Elles veulent seulement exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles. C’est en sortant la prostitution de la clandestinité qu’elles pourront aider des personnes victimes de traite et qu’elles pourront s’appuyer sur des droits aujourd’hui inexistants en France.

QUELQUES MOTS DU REALISATEUR

L’économie de marché a généré la multiplication des salons de l’érotisme et de sociétés d’éditions de vidéos pornographiques, au nom de la prétendue liberté du consommateur. Dans un autre domaine du travail du sexe, la prostitution est restée plus ou moins tolérée dans la plupart des pays. En France, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, fait voter en mars 2003, une loi dite de " sécurité intérieure " incluant le racolage passif des prostituées. Si la prostitution devient très vite moins visible dans nos rues, la prostitution augmente considérablement sur les réseaux Internet et aux périphéries des villes, rendant à nouveau des prostituées à la merci des proxénètes et des réseaux mafieux. Qualifiée de plus vieux métier du monde, la prostitution reste un " obscur objet de haine et de désir ". Elle a stigmatisé le symbole de l’exploitation de la femme par l’homme dans toutes les sociétés. Ces problématiques, je les avais traitées, il y a plusieurs années, dans un cycle sur la prostitution1 Mais depuis la loi Sarkozy, certaines femmes et hommes revendiquent à nouveau haut et fort la volonté de pouvoir louer librement leur corps, de défendre leurs pratiques sexuelles et réclament que leur métier soit considéré comme aussi respectable qu’un autre, avec ses droits et ses devoirs. Paroles dérangeantes qui nous questionnent sur un fait de société victime de jugements moralisateurs, d’anathèmes de certaines féministes et de mépris de beaucoup d’autres. Une activité qui interroge, naturellement la sexualité, mais aussi les rapports hommes / femmes, le pouvoir, l’argent, la définition d’un travail…2 Une question sociétale où il est indispensable de sonder l’économie de marché qui utilise une pseudo libération sexuelle pour justifier la marchandisation de l’intime au nom de la prétendue liberté du consommateur. Conjointement, chaque pays revendique unilatéralement ses lois permissives ou coercitives sans pour autant avoir été capable d’éradiquer la prostitution - esclavage. C’est au travers de vies, de pratiques et de témoignages de femmes et d’hommes qui utilisent librement et professionnellement leur sexualité que ce film a été réalisé. Tourné en France, mais aussi en Belgique et en Suisse, ce film fait émerger les réflexions de fond qui implique le rapport du pouvoir et de la soumission, tout en questionnant les fantasmes qui agitent les hommes et les femmes.

QUELQUES PERSONNAGES DU FILM

SONIA

Sonia est prostituée depuis près de trente ans, elle travaille en vitrine à Bruxelles, elle a la cinquantaine passée. Sonia est issue d’une famille bourgeoise, sa mère refait sa vie avec un homme avec qui elle ne s’entend pas. Elle tombe enceinte à 18 ans, son beau-père ne veut pas de l’enfant. On lui retirera son fils à la naissance. Elle quitte la famille, et commence à travailler à la caisse dans une maison de passe. Elle est fascinée par l’univers de la prostitution et découvre peu à peu qu’elle apprécie le métier de pute. Sonia aime le sexe. La prostitution lui permet de gagner son indépendance et de s’engager avec passion pour la cause des femmes, des prostituées et des étrangers. En 1995, elle fait la connaissance de Grisélidis Réal, une rencontre qui va la bouleverser. Une longue amitié va naître entre les deux femmes. Sonia va s’engager totalement au coté de Grisélidis pour la cause des prostituées. Grisélidis meurt en 2005, Sonia continue le combat. Sonia aime son métier : « je suis une assistante sociale avec le sperme en plus … ».

YVAN

Yvan a 72 ans. Depuis dix ans, suite à la disparition de la femme de sa vie, il a décidé un jour de casser sa solitude en se retrouvant devant la vitrine de Sonia. Il ne supportait plus l’idée de ne plus toucher le corps d’une femme. Seule une prostituée lui a permis de ressentir à nouveau le désir, la vie, l’émotion de passer quelques dizaines de minutes avec une femme. Depuis ces dix années, une fois par semaine, il vient rendre visite à Sonia.

ISABELLE

Isabelle a 32 ans, elle est prostituée depuis 18 ans à Toulouse. Isabelle a été attirée par la prostitution très jeune bien qu’issue d’une famille d’intello. Elle veut rapidement gagner son indépendance, abandonne ses études et débute occasionnellement à 21 ans comme serveuse en bar américain. Au bout de quelques mois, elle décide de monter en chambre. À 24 ans, elle décide de travailler dans la rue pour se sentir véritablement indépendante. Elle aime la prostitution et apprend comme elle dit à expérimenter les rapports humains. Elle aime parler de ses clients, elle est aussi celle qui dirige et dicte les règles. Se prostituer est, dit-elle, un acte politique et féministe. Elle a toujours refusé la soi-disant réinsertion. Pour elle la prostitution devrait être la cause de toutes les femmes. Isabelle s’exprime sur les différentes composantes du stigmate de pute qui est actuellement son principal combat.

GABY ET PASCALE

Il y a quelques années, Gaby a arrêté de se prostituer pour se consacrer uniquement à son projet, l’ANA " A Nos Ainées ". Face à la misère et à la situation plus que précaire de vieilles prostituées, elle a décidé de créer une maison d’accueil pour les anciennes qui se retrouvent le plus souvent à faire encore des passes à 70 ou 80 ans pour survivre. Gaby veut aider ces femmes qu’elle côtoie chaque jour. Son projet est en attente de subventions, mais Gaby ne lâche pas. Jusque-là, elle n’a réussi à obtenir qu’un local pour accueillir et informer les anciennes sur leurs droits. À 18 ans, elle décide de se prostituer. C’est l’époque de Pigalle et des putes traditionnelles. C’est à cette période qu’elle rencontre Pascale qui la 11 conseille sur le métier. Depuis quelques années, du fait de la difficulté de survivre comme vieilles prostituées, Gaby et Pascale partagent un modeste appartement en banlieue arisienne. Pascale continue de se prostituer au bois de Boulogne. Gaby l’a entraîné dans l’aventure de son association, elle y sera la première salariée. Gaby a lié une longue amitié avec Grisélidis Réal et combattu à ses cotés pour les droits des prostituées. Pascale a 68 ans et se prostitue depuis 45 ans. Diminuée par l’arthrose et les rhumatismes, Pascale ne peut plus travailler tous les jours, mais elle refuse de quitter sa place. Elle la défend comme son territoire et celui de celles qui sont mortes. Pascale n’a jamais eu de proxénète, elle vit librement, fière d’être pute. Ses clients sont pour la plupart des habitués. Certains jeunes viennent la voir pour mieux connaître la sexualité féminine. Pascale pense elle aussi que le métier de pute s’est dégradé. Ces dernières années, elle s’est fait agresser plusieurs fois sur son lieu de travail. Le bois de Boulogne est devenu dangereux. Malgré cela, Pascale est déterminée à ne rien lâcher.

ALAIN

À la sortie de l’adolescence, Alain a commencé gratuitement, et pour le plaisir, son métier de prostituée homme, " escort " ou " gigolo " comme on dit pour ne pas froisser le politiquement correct, place Dauphine à Paris. Il y rencontrait principalement des couples. Informaticien de métier, il décide de se professionnaliser en créant son site d’escorte sur Internet, ce qui lui apporte de nombreuses clientes. Depuis il se partage entre ses deux métier. Parmi la vingtaine d’escortes que j’ai pu rencontrer, c’est le seul qui a accepter d’être filmé et encore en ne montrant pas son visage car explique-t-il, c’est le plus gros tabou qui existe encore sur la prostitution, celui de femmes clientes d’hommes prostitués.

MAITRESSE NIKITA

Il est le président de l’association " les Putes " qu’il a créée en 2005 pour faire face, entre autres, aux lois Sarkozy. C’est en rencontrant d’autres putes en Europe qu’il a pris conscience qu’il appartenait à une communauté. C’est peut-être là le sens de la création de son association dont l’histoire a commencé à la première Conférence européenne des travailleuses du sexe en 2005. Il a trois enfants de 16, 18 et 22 ans et 32 ans de prostitution. Pour lui, pute, c’est beaucoup plus qu’une histoire de cul, c’est un art de vivre. Nikita a aussi un cabinet de naturopathe. Plusieurs de ses patients sont des clients. Beaucoup de jeunes garçons qui démarrent dans la prostitution viennent lui demander des conseils. Il est présent dans toutes les actions autour de la prostitution comme dernièrement les Assises de la prostitution où s’est créé le premier syndicat français des travailleu(r)ses du sexe.

MARIANNE

Belge, âgée de 40 ans, prostituée pendant 17 ans après une longue période de chômage. Elle apprend les règles du métier avec des transsexuels et des travestis. Elle considère que grâce à l’argent de ses clients, elle a enfin pu vivre normalement. Elle se découvre bisexuelle et se paye des prostituées quand elle n’a pas d’amie au bout de quelque temps. Elle rencontre un neuropsychiatre qui lui parle du désespoir des hommes et femmes handicapés qu’il a dans son service et qui parfois, n’ont jamais eu de rapports sexuels. Elle va peu à peu se spécialiser avec ce type particulier de clientèle. Après quelques mois de pratique, qui lui donne encore plus qu’avant le sentiment d’être utile, le médecin lui avoue que ses patients prennent moitié moins de médicaments depuis que Marianne les rencontre. Avec ces hommes et ces femmes handicapés, elle découvre véritablement les signes du corps et se sent vivre des aventures passionnantes et différentes à chaque fois. Elle tente aujourd’hui de former d’autres prostituées dans ce domaine où la demande est malheureusement importante et s’est lancée depuis deux ans dans une formation d’infirmière psychiatrique.

DISTRIBUTEUR : FILMS GRAIN DE SABLE

Source : http://cinemasaintmichel.free.fr/horaires/fil...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/12124