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mercredi 15 septembre 2010 à 18h30

2 parties : 1 2

Chili : tous vivants, tous libres !

Solidarité avec les 34 prisonniers politiques Mapuche

en grève de la faim !

Au sud du Chili, 34 Prisonniers Politiques Mapuche sont en grève de la faim depuis plus de 60 jours, répartis dans six prisons, pour faire connaître et aboutir leurs revendications.

Les médias ont fait connaître au monde entier la situation dramatique des 33 mineurs chiliens prisonniers des entrailles de la terre. Au même moment, 34 Prisonniers Politiques Mapuche risquent leur vie dans une inacceptable indifférence. Ils se battent ainsi que leurs familles pour dénoncer le silence des médias et le mépris des autorités pour leurs revendications.

Injustement victimes de la loi antiterroriste héritée de l'époque Pinochet, ils ont pris l'ultime des décisions pour se faire entendre.

Pourquoi cette « injustice »?

La loi 18.314, connue sous le nom de "loi antiterroriste", est utilisée, aujourd'hui, principalement pour stigmatiser et écraser les mouvements sociaux et particulièrement ceux du Peuple Mapuche. Les actuels accusés (96 au total) se trouvent judiciairement dépourvus de tous les moyens de défense du Droit commun, ce qui se traduit par une série d'irrégularités : "présomption de culpabilité", détentions arbitraires, tortures et châtiments psychologiques, détentions provisoires prolongées, non-signification des charges retenues contre eux, accusations basées sur des déclarations de "témoins sans visage" avec lesquels il n'y aura aucune confrontation, déplacements arbitraires et harcèlement incessant de la police chilienne dans leurs communautés.

À l'appel lancé par le « Collectif des familles des prisonniers politiques Mapuche au Chili », pour soutenir internationalement les revendications de ces hommes et enfants en grève de la faim, le Collectif de soutien au Peuple Mapuche en France* soutient leurs revendications :

  • La fin d'utilisation de la loi 18.134, connue sous le nom d'antiterroriste, appliquée par le régime de Pinochet à l'encontre des opposants à la dictature et, à présent, tout spécialement à l'encontre du Peuple Mapuche;
  • La fin du double jugement - civil et militaire - imposé aux inculpés Mapuche pour des affaires à caractère civil.
  • La révision de tous les jugements antérieurs concernant les membres de communautés Mapuche condamnés au titre de la loi antiterroriste.
  • La reconnaissance de leurs droits environnementaux, sociaux, culturels et politiques, en accord avec la Convention 169 de l'OIT approuvée par le Congrès chilien et en vigueur depuis septembre 2009.

En soutien à toutes leurs revendications, nous appelons à manifester notre solidarité

avec les Mapuche en grève de la faim,

place Salvador Allende, face à l'Ambassade du Chili.

(*) Ce Collectif regroupe la Fondation France-Libertés, l'AFAENAC, la Commission Amérique Latine du MRAP, le Collectif pour les Droits de l'Homme au Chili, le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques - CSIA Nitassinan, l'Association France Amérique Latine, l'Association des Ex-réfugiés politiques de Fontenay-sous-Bois, l'Association RELMU Paris, l'Association Terre et Liberté pour Arauco, l'Association Nuevo Concepto Latino, l'Association La Bizikleta,

Source : message reçu le 13 septembre 17h


2 mois de grève de la faim des prisonniers Mapuches

Ci dessous un petit dossier sur la situation des Mapuches du Chili regroupant :

  • un point sur la grève de la faim au 11 septembre 2010
  • la traduction d'un article de Raúl Zibechi « Chili : L'impossible domestication du peuple mapuche » paru dans La Jornada du 10/09/2010
  • Les revendications des grévistes
  • Des informations sur les actions de solidarité, et l'appel à une manifestation devant l'ambassade du Chili à Paris le 15 septembre prochain.

Le 12 juillet dernier, 32 prisonniers politiques mapuches dispersés dans cinq centres de détentions différents et tous en préventive, ont initié une grève de la faim contre les lois antiterroristes qui les frappent spécifiquement, contre la double peine civile et militaire, contres les procédures d'exception, pour la libération des prisonniers et la démilitarisation de leurs territoires. Il y a actuellement 96 prisonniers mapuches dans les geôles chiliennes.

Le 1er septembre, deux jeunes mapuches incarcérés dans un centre de détention pour mineurs se sont joints à la grève de la faim. Les grévistes sont maintenant au nombre de 34.

Jusque là le silence médiatique s'est installé et le gouvernement n'a pas réagi. Le 3 septembre, au bout de 54 jours, le président Piñera s'est exprimé pour la première fois en leur demandant de cesser leur grève de la faim.

Pour sa part, la presse écrite et audiovisuelle a longtemps ignoré ce mouvement collectif de grève de la faim, et a choisi de traiter l'autre drame, celui des 33 mineurs ensevelis depuis plus d'un mois dans la mine de San José, au Nord du pays.

Depuis le 9 septembre, quatres députés, membres de la commission des droits humains de la chambre basse, ont entamé une grève de la faim de solidarité.

Ces derniers jours, les choses commencent à bouger, la presse a décidé d'en parler un peu plus, l'Eglise catholique s'en mêle (et au Chili, ce n'est pas rien), les fêtes du Bicentenaire approchent… Le gouvernement, d'un côté commence à hospitaliser de force les grévistes, et de l'autre, parle de vouloir modifier quelques détails de la loi antiterroriste afin de continuer à l'appliquer alors même que cela ne figure pas dans les revendications des grévistes qui demandent qu'elle ne leur soit pas appliquée et d'être traités comme n'importe quel chilien.

Alors que plusieurs grévistes viennent d'être transférés de force dans des hôpitaux, certains annoncent aujourd'hui la possibilité d'une prochaine grève de la soif à partir du 13 septembre si le gouvernement ne répond pas favorablement à leurs demandes.

Ce mouvement de protestation est parvenu maintenant à un tournant décisif. C'est le moment où jamais d'accentuer la solidarité avec les grévistes de la faim. Les mercredis sont devenus des journées de mobilisation. Le prochain rassemblement aura lieu à Paris, le 15 septembre devant l'ambassade, à 18h30.

Le 11 septembre 2010

Source : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article8...
Source : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article10619...

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/14005