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jeudi 23 février 2012 à 19h30

Annulation de la rencontre débat avec Jin Haritaworn

Jin Haritaworn ne pourra finalement pas être à Paris aux dates prévues pour la rencontre-débat sur l'impérialisme gay, le jeudi 23 février prochain, au Lieu Dit.

Voir commentaire ci-dessous

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/20074
Source: commentaire ci-dessous (merci)


Rencontre-débat avec Jin Haritaworn

Résister à l'impérialisme gay

Le « droit des femmes » comme la « criminalisation de l'homosexualité » ne semblent interpeller les médias et les instances internationales que lorsqu'il est question de pays non occidentaux mais, surtout, si cela coïncide avec les priorités de l'agenda impérialiste.

À croire que la solidarité internationale, y compris au sein du « mouvement LGBT », se résume à désigner les mauvais élèves du « progrès » ou de la « civilisation » au nom des « droits des homosexuels ».

C'est aujourd'hui au nom de ces mêmes droits que la guerre contre le terrorisme a trouvé autant d'arguments que de soutiens au sein de la dite communauté LGBT.

En France, plus particulièrement, une rhétorique se développe qui oppose les luttes contre les oppressions sexuelles et de genre aux luttes antiracistes. Nos luttes sont envisagées au mieux comme concurrentes, au pire comme incompatibles. C'est ainsi, notamment, que les campagnes islamophobes se nourrissent d'une opposition fallacieuse entre mouvements émancipateurs et pratiques religieuses.

L'égalité hommes-femmes ou le refus de l'homophobie tels que nous les servent les pouvoirs publics semblent compter désormais parmi les valeurs éternelles de l'Occident et servent de critères à la « bonne intégration » des descendant•e•s de colonisé•e•s.

Tout discours - surtout quand il émane de non-Blanc.he.s - qui vient dénoncer ce mécanisme d'un point de vue politique, se voit disqualifié et/ou invisibilisé.

Jin Haritaworn compte parmi les voix queer qui oeuvrent, au sein du monde académique, pour un antiracisme radical - et qui en paient le prix.

À travers une contribution à un ouvrage récent (Out of Place), Jin Haritaworn a notamment mis sur le banc des accusés Peter Thatchell, président de l'association britannique OutRage!. Thatchell représente, en Europe occidentale, l'avant-garde de l'activisme LGBT aligné sur l'agenda impérialiste ; son groupe participait par exemple en 2004 à des manifestations en solidarité avec la Palestine armé de pancartes : « Israël : Stop à la persécution des Palestiniens. Palestiniens : Stop à la persécution des queers ». Ce slogan, qui met sur le même plan un État occupant et une population sous occupation militaire et coloniale, qui essentialise les Palestinien•ne•s, situe de fait le camp queer du côté d'Israël et participe de l'opposition entre les luttes de libération nationale et les luttes de libération sexuelles.

Jin Haritaworn, pour avoir pris Thatchell comme cas d'école de l'impérialisme gay, a dû essuyer une campagne de dénigrement aussi bien au sein de son université en Grande-Bretagne que via les médias gay ; s'en sont suivies de lourdes menaces de procès en diffamation ainsi que des pressions exercées sur son éditeur - qui a préféré renoncer à la réédition de l'ouvrage et fait le choix d'offrir des excuses publiques aux censeurs.

Le travail de Jin Haritaworn n'a pourtant pas faibli et participe notamment de ces élaborations qui oeuvrent à décoloniser l'activisme dit LGBT.

Son expérience comme ses analyses méritent une large diffusion : c'est pourquoi le Front du 20 mars vous invite à une rencontre-débat avec Jin Haritaworn

Source : message reçu le 4 février 22h
Source : http://www.lelieudit.com/Rencontre-debat-avec...
Source : message reçu le 26 janvier 13h