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jeudi 24 mai 2012 à 19h

Conférence débat avec Patrick Tort sur Darwin et Marx

Patrick Tort, né le 5 février 1952 à Privas (Ardèche), est un linguiste, épistémologue, philosophe et historien des sciences français.

Il est le théoricien de l'« analyse des complexes discursifs » et professeur détaché au Muséum. Spécialiste du darwinisme, il a fondé en 1998 l'Institut Charles Darwin international.

Il a publié et dirigé de nombreux ouvrages consacrés à Darwin dont le Dictionnaire du darwinisme et de l'évolution (lauréat de l'Académie des sciences) et a entrepris la traduction complète des Œuvres de Darwin en trente-cinq volumes aux Éditions Slatkine.

Librairie Tropiques:
Tél. 01 43 22 75 95
e-mail : tropexiqueslib@gmail.cexom
Site : http://librairietropiques.free.fr/

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/21788
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Tort
Source : message reçu le 21 mai 17h
Source : http://www.librairie-tropiques.fr/article-pro...


Darwinisme et marxisme

Au cours de l'année 1909, l'astronome et astrophysicien révolutionnaire hollandais Anton Pannekoek (1873-1960), à l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Darwin (1809-1882), publie un essai intitulé Darwinisme et Marxisme. Ce spécialiste reconnu des révolutions cosmiques y interroge la plus grande révolution biologique du XIXe siècle pour tester sa relation possible avec la révolution politique placée par Marx à l'horizon du processus historique. Ce faisant, il affronte un héritage : celui d'une intuition critique de Marx, inscrite dans une lettre à Engels du 18 juin 1862, selon laquelle, en dépit de l'intérêt manifeste qu'offre chez lui un matérialisme naturaliste apte à servir de socle au matérialisme historique, Darwin n'aurait fait en définitive que projeter sur la nature le schéma social de lutte concurrentielle qu'il avait emprunté à Malthus -, ce qui pouvait lui permettre en retour de naturaliser ad aeternum la structure même de la société capitaliste. Les positions anti-malthusiennes exprimées par Darwin en 1871 dans La Filiation de l'Homme donneront tort à Marx, qui a cédé trop tôt au devoir militant de combattre certains «darwinistes bourgeois», et qui ne pouvait en tout état de cause avoir lu en 1862 l'ouvrage au sein duquel Darwin allait exposer ouvertement sa théorie du dépérissement de la sélection éliminatoire au profit des conduites bienfaisantes, coopératives et altruistes dont s'accompagne l'extension indéfinie du processus de civilisation. Pannekoek, lui, a lu La Filiation. Comme il a lu, à l'opposé, Spencer, véritable inventeur de ce que l'on nommera plus tard, malencontreusement, le «darwinisme social». Il en résulte l'idée que Darwin et les «darwinistes sociaux», ce n'est pas la même chose. Et que darwinisme et marxisme ne sont plus incompatibles, mais, effectivement, complémentaires, à condition de pouvoir penser, entre l'histoire de la nature et l'histoire des sociétés, le recouvrement partiel des échelles temporelles et la combinaison connexe des tendances évolutives. Au coeur de cette problématique fondamentale, Patrick Tort, explique, dans son introduction et ses commentaires intercalés, l'intérêt, les enjeux et les limites du travail effectué par Pannekoek autour de ces questions majeures de la pensée contemporaine, et propose des clés pour mieux les comprendre.

Ce concept, dialectique au sens le plus pur, apparaît alors comme la clé de l'unification du matérialisme moderne - une clé perdue par Marx, et que cherchait Pannekoek.

Source : http://www.arkhe-editions.com/darwinisme-et-m...