thème : sans-papiers
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dimanche 18 novembre 2012 à 18h

2 parties : 1 2

Débat / Projections / Lectures / Exposition photo

La traversée : une morale à la mer ?

Dans le cadre du festival Migrant'scène 2012

Entrée libre / réservation conseillée à la Maison des Métallos
(reseexrvation@exmaisondeexsmetalloexs.org)

Des migrants qui meurent noyés, des marins poursuivis pour avoir sauvé des hommes et des femmes… Décryptage autour d'un débat avec Julia Burtin, spécialiste de la privatisation du contrôle des migrants en mer, Marie Barbier, journaliste à l'Humanité en charge de l'actualité des sans-papiers, et Claire Rodier, juriste spécialisée dans les politiques migratoires européennes. Mais aussi des témoignages mis en voix par la Brigade d'Intervention Poétique et par Abel Aboualiten, la projection des court-métrages Atlantiques de Mati Diop et Brûleurs de Farid Bentoumi, ainsi que l'exposition Ressac de Loutre-Barbier.

Atlantiques, Mati Diop, 2009

Autour d'un feu allumé sur une plage sénégalaise, un jeune dakarois d'une vingtaine d'années raconte l'odyssée clandestine qui failli lui coûter la vie. Son naufrage le hante, mais il ne l'empêchera pas de repartir...

Brûleurs, Farid Bentoumi, 2011

Amine, jeune oranais qui se prépare à quitter son quartier, sa ville, son pays, veut documenter la traversée qui doit lui permettre, ainsi qu'à ses amis Malik, Lofti, Mohammed et Khalil, de vivre enfin une vie à la hauteur de ses ambitions. La veille du départ, il loue la caméra. Alors que le vendeur lui en explique le fonctionnement, celle-ci commence à enregistrer les bruits, les couleurs, l'ambiance d'Oran...

Ressac, Loutre Barbier, série photographique

Loutre-Barbier a choisi de montrer que d'une traversée physique et existentielle - comme celle que vivent les migrants et les boat-people - on ne sèche pas. L'âme reste à jamais trempée. Chaque photographie représente une personne confrontée à la vague qui lui revient en tête. Trace invisible aux autres, le ressac est permanent pour celui qui a bravé le danger. Choisir l'espace public comme lieu photographique insiste sur la solitude et l'inconfort du survivant pris au milieu des anonymes, confronté à l'indifférence des autres. Chacun trimballe son espace privé sur l'espace public. Les réalités intimes se croisent mais ne se rencontrent pas…

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/23154
Source : http://www.migrantscene.org/minisites/migrant...


Festival « Migrant'scène »

Migrant'scène 2012 prend la mer...

En mer, une vie est égale à une autre. Ce principe de réciprocité vaut solidarité. Le droit marin pose le sauvetage en mer comme un principe inaliénable.

Mais l'emballement des politiques migratoires a modifié la donne. La folie du contrôle, de la surveillance et de la répression condamne, en Europe, ceux qui sauvent les migrants en mer, s'ils sont débarqués dans un pays dans lequel ils entrent illégalement.

Ces femmes et hommes se lancent sur la route parce que l'obtention d'un visa est devenue impossible. Ils prennent la mer par nécessité. Pour ce besoin essentiel du mouvement : si l'homme devait rester statique, il aurait des racines, pas des pieds. Ils prennent la mer pour fuir la guerre, la pauvreté, les persécutions. Ils prennent la mer parce qu'ils n'ont pas le choix et parce qu'ils veulent être libres.

La mer rassemble dans nos imaginaires un flot de mythes et de légendes. Le voyage initiatique d'Ulysse, l'esprit libre de Robinson Crusoe, l'arrivée des migrants européens en Amérique, les traversées en solitaire.... La mer est le lieu des héros, de la liberté et du passage. La mer porte la mémoire de ceux qui s'émancipent. Le plus grand exode maritime de l'histoire a eu lieu en 1975 : plus de trois millions de personnes ont fui la péninsule indochinoise sur des bateaux de fortune. L'occident s'était alors ému face au courage de ces combattants de la liberté.

Et voici ces nouveaux boat - people, naufragés de la mondialisation, bravant la mer, obligés par les contrôles des frontières à prendre des routes toujours plus longues et dangereuses. Quel regard posons nous sur eux ? Ils n'ont droit, au mieux qu'à notre commisération.

Il nous faut pourtant reconsidérer la force de celles et ceux qui ont eu le courage de tout quitter et d'affronter des territoires hostiles. Il nous faut écouter ces hommes et femmes qui ont "la pleine dignité de ceux que la vie gifle sans raison et qui restent debout"[1] : ils racontent une autre histoire du monde. Il nous faut retrouver l'hospitalité première des hommes en mer : l'hospitalité qui dit qu'il faut traiter l'autre comme soi même.

Migrant'scène prend la mer, pour en écouter la rumeur, pour prendre, depuis les océans, le pouls du monde et des migrations. Le festival aura lieu du 5 au 11 novembre à Rabat, au Maroc, et du 15 novembre au 2 décembre 2012 dans 35 villes en France. Comme chaque année, autour de débats, projections, concerts, spectacles, le festival invitera des artistes, chercheurs, migrants, citoyens d'ici et de là-bas, pour croiser les regards et permettre une approche sensible et humaine des migrations.

Source : http://www.migrantscene.org/minisites/migrant...