thème : international
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vendredi 7 décembre 2012 à 17h

Intervention

« De la précarité à la convivialité en Amérique Latine »

Dans le cadre du Colloque International « Avoir le courage de l'incertitude » sur les cultures de la précarité qui aura lieu le 6 et 7 décembre á l Université Paris Ouest Nanterre La Défense (200, avenue de la République, 92001 Nanterre). Le colloque a lieu au Bâtiment V.

Gustavo Esteva, Irene Ragazzini (Universidad de la Tierra, Oaxaca, Mexique) interviendront le vendredi 7 décembre sur le thème suivant : From Precarity to Conviviality (or Buen vivir), as Observed in Latin America Social Movements en Salle R14, 17h15-18h - (voir le programme ci joint)

Contact / Info : silvexia.contaexrini@u-pexaris10.fexr ; m.m.exjansen@uexu.nl

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/23860
Source : https://www.u-paris10.fr/actualites/colloque-...
Source : message reçu des organisateurs le 6 décembre 03h


« Avoir le courage de l'incertitude ».

Les cultures de la précarité

Colloque international

Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 6 et 7 décembre 2012

Appel à communications

Troisième étape d'un cycle de rencontres tenues à Amsterdam (mai 2011) et à Chapel Hill (Etats-Unis, mai 2012), ce colloque international s'inscrit dans le projet scientifique Precarity and Post-autonomia: the Global Heritage, organisé par un pool d'universités néerlandaises (Universiteit Leiden/ Erasmus Universiteit Rotterdam, Universiteit van Amsterdam, Universiteit Utrecht) en partenariat avec deux universités nord-américaines (University of Michigan, Ann Arbor et University of North Carolina, Chapel Hill) et l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense, et financé par le NWO (The Netherlands Organisation for Scientific Research). Ce projet a pour but de stimuler le débat sur l'évolution récente des courants «autonomistes», issus principalement des mouvements ouvriéristes (operaismo) dans l'Italie des années 1970, tout en menant une réflexion plus ample sur les problématiques de la précarité entraînée par le processus de mondialisation.

Le titre du colloque qui aura lieu à Nanterre s'inspire d'un article où le jeune écrivain sicilien Giorgio Vasta tente de dessiner le portrait de plusieurs générations : celles qui, au cours des années 70, 80 et 90, ont grandi avec la perception de la « fin du présent » et du présent « comme fin ». Aussi l'incapacité de ces jeunes à se projeter dans le futur pourrait-elle devenir leur force : « Car, si notre trait essentiel est l'incertitude (la désorientation non pas comme anomalie, mais comme sentiment du réel), il est alors fondamental qu'on fasse de l'incertitude un instrument de connaissance et non un alibi. Il faut avoir le courage de l'incertitude » (La Repubblica, 10/06/2009).

L'incertitude dont parle Vasta est celle de la crise et de la précarité, phénomènes à double visage et, donc, concepts ambivalents dont on ne discerne plus la dialectique. D'un côte, l'individu (sujet biopolitique, selon certains philosophes) est condamné à un état permanent de précarité et d'insécurité économique (effet traumatisant de la « flexibilité » de l'emploi dans le capitalisme mondialisé). De l'autre, la revendication d'une identité précaire (fragile) mais résistante - en dehors du système capitaliste, voire contre celui-ci - permet de croire encore en la possibilité de formuler une critique culturelle. Pensons, par exemple, aux industries « créatives/culturelles », où la précarité semble être désormais une condition incontournable : il s'agit d'identifier quelle dose d'« hétéronomie relative » est acceptable pour concilier la nécessité de survie économique avec la liberté artistique. C'est dans ce sens qu'on peut appréhender les initiatives de la Coordination des intermittents et précaires d'Ile de France en France et l'occupation du Teatro Valle à Rome, soutenue par Generazione TQ (mouvement de « travailleurs de la connaissance » âgés de 30/40 ans, http://www.generazionetq.org/). On peut se demander à quel type d'autonomie aspirent ces artistes engagés dans la lutte et si leur confinement à un espace marginal « autonome », en fait, ne finit pas pour produire une dépolitisation de l'avant-garde esthétique. Quel est le sens du terme « marginalité » lorsqu'on est confronté à la précarisation généralisée de l'espace public et privé ? Les institutions de l'art et les contextes académiques sont devenus désormais les espaces privilégiés pour discuter de la question de savoir comment réunir la conscience (subversive) du « précariat » et la recherche d'un intérêt « commun ». Dans le contexte académique, la référence peut être EduFactory (http://www.edu-factory.org/wp/), un collectif transnational qui s'intéresse aux conflits et aux transformations dans le milieu universitaire.

Deux courants s'expriment dans les narrations de la précarité : d'une part, le questionnement et la dénonciation de la société postfordiste, et, d'autre part, la création d'une nouvelle subjectivité précaire permanente. Le cas de l'Italie semble particulièrement intéressant pour l'analyse de ces narrations : une histoire de longue durée, liée aux mouvements de (post)autonomie ouvrière et au courant radical des années 1970 s'entremêle en effet avec une histoire de mouvements sociaux plus récente, celle qui commence grosso modo en 2001, année des événements tragiques du G8 à Gênes. Mais d'autres pays sont aussi concernés. Pensons, par exemple, au Mayday 2001, aux féministes madrilènes "Precarias a la deriva" en 2004, et plus récemment aux Indignados ou au mouvement Occupy aux Etats-Unis et ailleurs.

Ce colloque se propose donc d'étudier les narrations de la précarité émergées en Italie et dans d'autres pays, la notion de « narration » étant comprise au sens large de storytelling et incluant différents médias (littérature, théâtre, films, documentaires, internet), des genres divers (auto-narration, non-fiction, fiction politique en prose et en poésie) et différents types de « performances ». La question cruciale est de savoir si cette culture de résistance ne risque pas de devenir à son tour un instrument fonctionnel au système dominant pour endiguer la révolte, c'est-à dire un nouvel outil de « gouvernementalité » (Foucault), destiné à façonner l'individu précaire à l'image du capitalisme global ; ou si l'absence de dialectique n'ouvre, au contraire, la perspective d'un devenir multidirectionnel du sujet, auquel cas l'ambivalence de la précarité serait plutôt notre nouvelle raison d'être et inciterait à une révision artistique du militantisme et de l'activisme culturel. Dans le cadre de ce colloque, la question se pose alors de savoir si les narrations de la précarité et les autres formes de la représenter ne risquent pas d'être assujetties aux mêmes dynamiques qui affectent le « sujet biopolitique ». Le langage même a plongé dans la précarité, voire dans un état de guerre contre lui-même.

Sans prétention d'exhaustivité, les sujets que le colloque se propose de traiter et qui peuvent faire l'objet des communications des participants, sont les suivants :

  • ‐ la performativité esthétique de la précarité et les formes d'activisme culturel
  • ‐ la mémoire et le présent éternel de la précarité
  • ‐ précarité « de masse » ou « de niche » ?
  • ‐ l'esthétisation de la précarité
  • ‐ précarité et nouvelles formes de production culturelle
  • ‐ la précarisation en tant qu'instrument de pouvoir
  • ‐ la précarisation de l'espace public et privé (nouvelles formes de relationalité au niveau local, régional et global)
  • ‐ réflexions pour une « géo-philosophie » de la précarité

Les langues du colloque sont le français, l'italien et l'anglais. Les propositions de communications, d'environ dix lignes et accompagnées d'une courte présentation de l'auteur, devront être envoyées avant le 20/09/2012 aux adresses suivantes :
scontari@u-paris10.fr / M.M.exJansen@uexu.nl.
L'acceptation des propositions sera notifiée avant le 15/10/2012.

Projet scientifique et organisation : Silvia Contarini (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) et Monica Jansen (Utrecht University)

Collaboration : Luca Marsi et Christophe Mileschi (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) ; Judith Revel (Université Paris 1)

Les partenaires NWO: Vincenzo Binetti (University of Michigan, Ann Arbor), Joost de Bloois (University of Amsterdam), Silvia Contarini (Université Paris Ouest, Nanterre La Défense), Frans-Willem Korsten (Leiden University/ Erasmus University Rotterdam), Federico Luisetti (University of North Carolina, Chapel Hill), Monica Jansen (Utrecht University).

Responsable : Silvia Contarini (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Url de référence :
http://postautonomia.org/2012/06/10/upcoming-event-to-have-the-courage-of-uncertainty-cultures-of-precarity/

Adresse : Université Paris Ouest Nanterre La défense200 avenue de la République92001 Nanterre Cedex

Source : http://www.fabula.org/actualites/avoir-le-cou...