thème : répression
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mercredi 19 décembre 2012 à 19h30

Réunion: Pourquoi une nouvelle

caisse d'auto-défense juridique collective à Paris ?

Quand on participe à des luttes ou à des mouvements sociaux (sans-papiers, mal logés, chômeurs, travailleurs…), on est souvent confronté à la répression. Face à elle, on ne se retrouve pas tous dans la même situation.

La justice fonctionne comme le reste de la société : dans un rapport de classe. Les moyens financiers (pour payer les avocats), les relations, la connaissance du système et même la manière dont on s'exprime, tout ceci est déterminant face aux juges. L'enjeu est donc que la solidarité entre ceux qui ont participé à une lutte ou une action commune s'exprime réellement sans que chacun soit renvoyé à ses seuls moyens individuels et de classe pour se défendre.

La répression cherche à isoler et à diviser. Dans beaucoup de cas, elle s'abat au hasard sur quelques individus mais le message s'adresse à tous. C'est pour cela que la défense collective est une nécessité. Il s'agit de se donner les moyens d'élaborer ensemble un discours public permettant de continuer à défendre les raisons de la lutte. Cette caisse sera donc un outil d'organisation pour créer une défense collective dans la limite de ses possibilités, de ses moyens et de ses forces militantes.

La défense collective permet de se réapproprier les stratégies qui doivent être choisies par les accusés et ceux qui s'organisent avec eux, et non exclusivement par des spécialistes du droit. L'idée est de parvenir à articuler un discours tenu devant le tribunal à un discours public et politique qui va au-delà de la simple défense juridique. Quant à l'avocat, en tant que spécialiste, son rôle n'est pas de décider à la place de son client mais de conseiller et de prendre en considération les enjeux de la défense collective.

Celle-ci, par définition, ne peut aboutir à aggraver la situation d'un co-inculpé, ou de toute autre personne pouvant être confrontée à la répression, pas plus qu'à dénigrer ou remettre gravement en cause l'action ou la manifestation qui est réprimée.

Dans la répression, on est dominé par l'urgence. Il est alors très utile de disposer d'un instrument déjà existant, même s'il est mis en veille lorsqu'on n'en a pas besoin. Cela permet d'avoir posé au préalable certains jalons :

  • des contacts d'avocats avec qui les modalités de la défense et les tarifs éventuels ont déjà été discutés,
  • des fonds suffisants pour faire face aux premières dépenses

La caisse doit aussi être l'occasion de partages d'expériences, de débats sur la justice, le droit, la manière de réagir face à la répression ainsi que de rencontrer et d'échanger avec des collectifs de soutien. La diversité des cas (contexte, délit, profils des inculpés, etc.) impose de discuter à chaque fois des limites respectives de chacune des stratégies possibles. Enfin, la caisse veut être le lieu où s'élaborent et se partagent des outils de diffusion des connaissances juridiques (par exemple tracts à distribuer, lors des actions et manifestations, sur la garde à vue ou la comparution immédiate).

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/23891
Source : message reçu le 9 décembre 23h