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samedi 24 mars 2007 à 14h30

Contre les violences faites aux femmes: Toutes et tous à Paris

le samedi 24 mars 14h30 place de la République

voir aussi l'appel sur le site du planning familial:
http://www.planning-familial.org/actualites/index.php?select=226


LES FAITS


En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon (Etude nationale des décès au sein du couple, Directions générales de la police nationale et de la gendarmerie nationale. Bilan des 9 premiers mois 2006)

60 % des appels nocturnes de Police secours à Paris concernent des violences conjugales (Enquete Droit des Femmes 1988)

48000 femmes sont violées par an et seulement 8 % portent plainte (Enquete nationale sur les violences envers les femmes en France 2002)

Meme si les évaluations nationales manquent, les associations féministes agissent auprès de nombreuses jeunes filles dans des situations de mariages forcés.
"La violence a l égard des femmes est un fléau répandu dans le monde entier dont souffre une femme sur trois en moyenne au moins une fois dans sa vie, selon un rapport du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, publié mardi 10 octobre 2006." Le Monde 11 octobre 2006

LE SCANDALE

Et pourtant, en France, il n existe pas, gravé dans le marbre de la loi, de politique de prévention systématique contre les violences faites aux femmes ni de prise en compte des violences psychologiques par exemple. La législation est parcellaire et incomplète.
En France, on a pu afficher en 2000, au nom de l humour, sur les panneaux publicitaires de nos villes : "Babette je la lie, je la fouette et parfois elle passe à la casseroleŠ" Il s agit de crème fraiche, mais ca vous fait penser a quoi ?
Ce scandale va-t-il encore durer longtemps ? La société ne doit-elle pas se donner de véritables moyens de lutte contre les violences faites aux femmes ?
Autre scandale : des dirigeantes d associations sont attaquées : la présidente et de la directrice de
l association Sedire de Dunkerque sont poursuivies pour "soustraction" d enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde ", après avoir mis en sécurité une femme, mère de 3 enfants, Ývictime de violences graves".
Et pourtant, ces associations remplissent des missions de service public. Elles ont du mal a fonctionner puisque leurs budgets ne sont jamais assurés et régulièrement revus a la baisse. Et maintenant, les directions de ces associations peuvent etre menacées par des attaques en justice !
Cette attaque risque de mettre en péril toutes les structures de solidarité mises en place par le Mouvement féministe. C est notre bien commun qui est visé, ce qui est inacceptable !
EGALITAIRE ET DEMOCRATIQUE, NOTRE PAYS ?
Ces violences se passent en France aujourd hui, dans le pays qui se veut toujours le fer de lance de la défense des droits humains. Leur ampleur, très tot mise en lumière par les associations, a été corroborée par l'Enquete nationale sur les violences envers les femmes en France de 2002. Ces violences ne sont-elles pas une atteinte a la démocratie, au principe d égalité femmes- hommes ?
Elles sont en fait le point extreme de toutes les discriminations et oppressions a l encontre des femmes et sont le moyen de controle social sur elles. Elles ont lieu, sensiblement dans les memes proportions, dans tous les milieux, toutes les classes sociales (( Enquete nationale sur les violences envers les femmes en France 2002)


LA MANIFESTATION


Le 24 mars 2007 aura lieu une manifestation nationale sur les violences faites aux femmes.
Cette manifestation portera sur :

- la défense de la présidente et de la directrice de l'association Sedire de Dunkerque

- la prise en compte réelle de la proposition de loi cadre contre les violences a l encontre des femmes élaborée par le Collectif national pour les droits des femmes qui vise, a l instar de la loi espagnole, a intégrer dans un meme texte les aspects préventifs, d information, de solidarité, judiciaires, financiers, de prévention de la récidive, etc qui sont a l heure actuelle absents de la législation.

- la nécessité d un Ministère d Etat a l égalité femmes hommes disposant de réels pouvoirs transversaux dans l ensemble des ministères. Celui-ci devra etre doté des moyens correspondants a l'ampleur et a la diversité de sa tache.


Cette manifestation est co-organisée par la Fédération Nationale Solidarité Femmes et le Collectif National pour les Droits des Femmes.




2003. A la demande d’une assistante sociale du Val de Marne, l’association Sedire de Dunkerque, membre de la Fédération nationale solidarité femmes, héberge une femme, mère de 3 enfants, victime de violences conjugales graves ayant entraîné une hospitalisation. 2006 : le père des enfants, auteur des faits de violences cite en correctionnelle la présidente et la directrice de l’association pour soustraction « d’un enfant mineur des mains de ceux qui exercent l’autorité parentale » (article 227-7 du Code pénal). 8 décembre 2006 : la procédure est déclarée nulle pour vice de forme mais l’affaire n’est évidemment pas terminée... Elle doit repasser en justice prochainement.

Cette affaire met dramatiquement en lumière les difficultés de protection des femmes victimes de violences conjugales lorsqu’elles décident d’une procédure de séparation. L’opinion publique s’émeut du fait que tous les trois jours une femme meurt suite à des violences conjugales mais la loi impose que le détenteur de l’autorité parentale puisse voir ses enfants même s’il est très violent avec leur mère au point de l’envoyer à l’hôpital, au point de risquer un homicide. Quelle schizophrénie !

Dans une société qui se targue d’avoir progressé dans la prise en compte des violences faites aux femmes cette affaire est proprement intolérable ! Elle risque de remettre en cause tout le travail réalisé par les structures, issues pour la plupart des mouvements féministes, qui visent à protéger les femmes victimes de violences afin de leur rendre leur autonomie et leur capacité de vivre de manière indépendante.

Les féministes luttent depuis 1972 contre les violences faites aux femmes. Même si de nombreux progrès ont été réalisés, il est temps maintenant de prendre en compte dans sa globalité de façon résolue la lutte contre les violences faites aux femmes afin de rendre dans les faits ces violences hors la loi et d’assurer aux victimes toute la reconnaissance à laquelle elles ont droit.

C’est dans ce sens que le Collectif national pour les droits des femmes a élaboré une proposition de loi cadre contre les violences faites aux femmes qui prend en compte l’aspect préventif, d’information, de solidarité, judiciaire, financier, prévention de la récidive, etc.

Pour protéger les structures qui accueillent les femmes victimes de violences et promouvoir la proposition de loi cadre le Collectif national pour les droits des femmes et la Fédération nationale solidarité femmes se sont associés pour appeler à une manifestation nationale à Paris le samedi 24 mars. L’heure et le lieu seront précisés ultérieurement.

source: http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article733

 

 

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/2578