thème : répression
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mardi 18 mars 2014 à 19h

Justice, police:

entre hystérie sécuritaire et laxisme systématique

Séminaire de la Fondation Copernic et de la revue Mouvements

Chacun s'accorde à réclamer que la justice s'applique à tous.

Pourtant, la partialité de l'institution judiciaire dans le traitement des délits et des délinquants qui les commettent semble flagrante, comme en témoigne la composition de la population carcérale. Certains délits font l'objet d'une surenchère punitive sans rapport avec leur gravité réelle, tandis que d'autres restent très largement impunis. De très nombreux délits (une majorité ?) échappent ainsi complètement au regard de l'institution judiciaire, soit faute de plainte (notamment le viol ou les violences conjugales), soit parce que les effectifs policiers affectés au domaine d'activité concerné (notamment l'industrie financière) sont dérisoires. Des pans entiers de la société semblent en fait constituer des zones de non-droit : le monde du football, par exemple, où le dopage généralisé tout comme le blanchiment d'argent semblent tolérés par les pouvoirs publics ; ou encore, le monde politique, où toute tentative de poursuite judiciaire semble condamnée d'avance à partir d'un certain niveau de responsabilité de la personne mise en cause, indépendamment de la gravité des faits.

Cette partialité indique que l'institution judiciaire est au service d'intérêts particuliers. Elle est l'instrument d'un rapport de force plutôt qu'un acteur neutre dégagé des luttes sociales. Son architecture et son fonctionnement découlent non de principes juridiques universels, mais de considérations stratégiques visant à assurer le contrôle de certains groupes sociaux. Pour le dire simplement, la justice de la République est une justice de classe. Mais quels intérêts la façonnent exactement ? Comment se construit précisément la répression judiciaire, y compris son illusion d'impartialité ? Comment remédier à ses dysfonctionnements manifestes ?

Les invité-es :

  • Laurent Bonelli, maître de conférences en science politique à l'université Paris X Nanterre, spécialisé dans les questions de sécurité urbaine, de surveillance et de lutte contre le terrorisme, corédacteur en chef de la revue Cultures & Conflits.
  • Évelyne Sire-Marin, magistrate, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature et ancienne coprésidente de la Fondation Copernic, membre du Conseil scientifique de Attac France.
  • Gilles Gourc, contrôleur du travail et membre du syndicat CNT "Travail et Affaires sociales".

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/31404
Source : message reçu le 18 février 12h