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samedi 21 mars 2015 à 16h

Enjeux de la théorie darwinienne de l'évolution,

et apports pour la biologie du développement

L'école de la rue
Une université populaire et libertaire dans le 18e arrondissement de Paris
À la bibliothèque La Rue
Un samedi sur deux, de 16 heures à 18 heures
10, rue Robert-Planquette, 75018 Paris
Entrée libre

Cycle n° 5
Enjeux de la théorie darwinienne de l'évolution, et apports pour la biologie du développement
7 mars 2015 / 21 mars 2015

Le projet anarchiste de changer radicalement l'organisation de la société, de récuser les rapports hiérarchiques et de domination, etc., se doit d'être pleinement instruit de la façon dont « le monde » est fait et agit : le social et l'économique certes, mais aussi le monde vivant, le monde animal, leur évolution et leur fonctionnement, afin d'admettre les parentés évolutives entre animaux non humains et les humains et sortir de la vieille opposition nature/culture, ou de faire descendre les humains de leur piédestal spirituel, voire théologique, etc.

Or, tout cela est redevable d'une description et d'une explication scientifique sans équivalent : la théorie darwinienne de l'évolution, au point que le généticien Theodosius Dobzhansky, l'un des acteurs d'une refondation du darwinisme au XX e siècle, pourra déclarer, en 1973 : « Rien en biologie n'a de sens, si ce n'est à la lumière de l'évolution. »

Après une conférence sur le vivant (13 décembre 2014), une autre sur l'ADN (10 janvier 2015), le groupe Louise-Michel propose donc deux séances sur la théorie de l'évolution et sur les facteurs et mécanismes de l'évolution, mais aussi sur les conclusions philosophiques qu'on peut en tirer : le statut du hasard, le matérialisme constitutif du darwinisme, la fin de la prééminence du religieux au sujet de la vie, de la nature humaine.

Samedi 7 mars, de 16 à 18 heures

« Comprendre les enjeux scientifiques et philosophiques d'une idée révolutionnaire : la théorie darwinienne de l'évolution. Histoire, notions, controverses »

par Marc Silberstein

Cette première des deux a conférence-débat montrera dans ses grandes lignes en quoi consiste la théorie darwinienne de l'évolution, ce qu'elle est, ce qu'elle n'est pas. Cette théorie est contre-intuitive, et sous des dehors simples (l'effet de la sélection naturelle et de la variation des êtres), elle reste toujours, plus de 150 ans après sa formulation initiale, un ensemble d'idées qui bouleverse nos intuitions communes au sujet du vivant - ce qui peut expliquer en partie la pérennité des réticences à son encontre.

En effet, l'effort de Kropotkine (dans L'Entraide), souvent compris dans le milieu anarchiste comme une alternative crédible au darwinisme, et, simultanément, la caricature de Darwin perçu comme le parangon de l'ordre capitaliste à cause de termes ou d'expressions chargés de connotations prétendument suspectes (« sélection », « survie du plus apte », « lutte pour la vie »), tout cela concourt à périodiquement dévaluer la portée radicalement novatrice de la pensée du naturaliste anglais.

Bien sûr, des exagérations, des extrapolations indues existent, et il faut s'en prémunir ; reste que vouloir se débarrasser du darwinisme à cause de ces aberrations ou de telle ou telle tentative d'annexion idéologique demeure une entreprise relevant de l'imposture intellectuelle.

En conclusion, on espère pouvoir ainsi montrer que ces idées, issues d'une considérable collection de données et d'innovations théoriques depuis 150 ans - donc elles-mêmes évolutives -, sont sans aucun doute profitables à une réflexion sur la société et ses déterminants

Samedi 21 mars 2015, de 16 à 18 heures

« Les apports des théories darwiniennes de l'évolution à la biologie du développement »

par Franck Bourrat

La seconde conférence de ce cycle sera consacrée à présenter les grandes lignes et idées d'une discipline scientifique relativement récente : l'évolution du développement ou « évo-dévo ». La biologie du développement classique, souvent appelée embryologie, s'attache à décrire, expliquer et interpréter les mécanismes qui conduisent à la formation d'un organisme vivant « complexe » (ici entendu au sens de pluricellulaire, c'est-à-dire dont le corps est composé d'un grand nombre de cellules, unité de base du vivant) à partir d'une cellule unique, l'œuf.

L'intégration de la pensée évolutionniste darwinienne à la biologie du développement, au début des années 1980, a ouvert des perspectives fascinantes. Elle a considérablement renforcé l'idée d'une unité profonde du vivant, en montrant par exemple que des animaux (ou des plantes) à première vue très différents utilisaient des mécanismes semblables au cours de leur développement. Elle a également permis d'aborder, sur une base strictement matérielle, testable et accessible à l'expérience, la ou les question(s) des mécanismes qui génèrent la diversité, notamment morphologique, que nous observons au sein du monde vivant.

L'essor de cette discipline témoigne de la richesse et de la pertinence des concepts évolutionnistes de Darwin, plus de 150 ans après leur formulation initiale.

Le projet de « L'école de la rue »

Depuis 2013, le groupe Louise-Michel de la Fédération anarchiste et la Bibliothèque La Rue se sont engagés dans l'organisation des conférences-débats ouvertes à toutes et tous sur des sujets les plus divers - lesquelles faisaient d'ailleurs suite à une activité déjà ancienne de rencontres avec le public à propos de thèmes « classiques » de notre mouvement : politique, société, etc. Si les questions relatives aux formes et pratiques de l'anarchisme sont un indispensable socle de réflexions et d'échanges (comme avec nos conférences de 2013 sur les élections ou la Révolution française et l'anarchisme), il nous semble également pertinent de proposer de manière plus régulière et organisée - à partir de septembre 2014 - un ensemble de conférences-débats sur des sujets appartenant à des champs du savoir plus variés. Ainsi, nous avons déjà abordé la littérature, l'art, l'informatique, la chimie, la biologie, etc. (voir notre site : www.groupe-louise-michel.org/, rubrique « Réunions publiques »). C'est ainsi que nous comptons creuser ce sillon de l'éducation populaire en souhaitant devenir un lieu, dans ce 18 e arrondissement où la culture est certes omniprésente, dans lequel on pourra venir discuter en toute simplicité avec les orateurs à propos de sujets qui ne sont pas si fréquemment abordés dans ce genre de cénacle : les sciences et les techniques, leur histoire et leur philosophie, la littérature « engagée », etc.

Durant la saison 2014-2015, les thèmes suivants seront abordés :

  • Littératures anarchistes
  • Autodéfense intellectuelle face aux discours médiatiques & politiques (logique, statistiques, sondages)
  • Biologie (comment décrire et penser la « vie » ? L'ADN. La notion d'individu. L'écologie)
  • Démocratie & représentation (critique de la démocratie professionnalisation de la politique et fermeture du champ politique) représentative,
  • Évolution & biologie du développement (fondements et portée des théories darwiniennes de l'évolution, apports de biologie du développement, etc.)
  • Le devoir de résistance à l'oppression (parcours dans l'histoire de la pensée autour de la figure du tyrannicide)
  • Énergie et besoins sociaux (critique du nucléaire, enjeux des transports, quelles alternatives réalistes ?)
  • Chimie (Eléments de chimie pour tous. Quels enjeux techniques et sociaux ?)
  • Droit (les différents droits, leurs outils, leur administration, la « propriété intellectuelle », que pourrait être un droit anarchiste ?, etc.)
  • Informatique (Eléments d'informatique pour tous. Quels enjeux techniques et sociaux ?)
  • Sexualité (à la lumière du genre, de l'émancipation individuelle et sociale, etc.)

Le programme est vaste et se précise au fur et à mesure, avec des cycles de 2, 3 ou 4 séances.

Consultez le site du groupe pour en suivre la réalisation :

www.groupe-louise-michel.org/ Rubrique « Réunions publiques ».

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/38337
Source : message reçu le 2 mars 22h