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lundi 7 novembre 2016 à 16h

2 parties : 1 2

Rassemblement contre la précarité dans l'ESR

Attention : changement de lieu. Le rendez-vous, initialement prévu Place du Président Edouard Herriot est maintenant sur l'Esplanade des invalides, à l'intersection de la rue de l'université et de la rue de Constantine.

Contre la précarité dans l'enseignement supérieur et la recherche

Pour l'amélioration des conditions de travail et d'études de toutes et tous, rassemblons-nous le 7 novembre 2016 !

Une nouvelle rentrée universitaire sous le signe de l'austérité

Depuis 2009, le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, (ESR), a baissé de 850 millions en euros constants, (cf. Cour des Comptes), alors même que le nombre d'étudiant·e·s n'a cessé d'augmenter (+ 260 000 depuis 2009). La politique budgétaire d'austérité du gouvernement aggrave ainsi largement une situation déjà préoccupante. La précarité explose dans l'ESR et les réformes mises en place depuis quelques années déjà détruisent nos conditions de travail et mettent en danger le service public d'ESR.

Des politiques récurrentes contre l'enseignement supérieur et la recherche publique

Notre situation découle en effet des politiques d'austérité et des réformes mises en œuvre depuis la fin des années 1990 : loi Pacte pour la recherche (2006), loi LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités, 2007) qui a rendu les établissements d'ESR financièrement autonomes et leur a transféré la gestion de la masse salariale, loi pour l'enseignement supérieur et la recherche (2013), qui a accentué la logique de la mise en concurrence en imposant le regroupement des universités, des grands établissements, des écoles au sein des COMUE (Communauté d'Universités et d'Établissements). Ces réformes reposent toutes sur une transformation fondamentale dans la manière de financer l'enseignement supérieur et la recherche : le développement des financements par des appels à projets (ANR, Europe, régions, associations caritatives, Programme Investissement d'Avenir) au détriment des crédits récurrents, ce qui met en concurrence les établissements, les laboratoires et les services et favorise le développement de la précarité.

La précarité est-elle la seule perspective pour les plus jeunes ?

Pour faire baisser la masse salariale, on remplace des postes de fonctionnaires par des contractuels ou des vacataires (qui coûtent bien moins cher) : les précaires - désormais de l'ordre de 40% chez les personnels BIATSS, 30% chez les personnels enseignants dans les établissements d'ESR et 21,4% dans les organismes de recherche (40% à l'Inserm) - sont alors une simple variable d'ajustement. La conséquence est la paupérisation de nombreux personnels et notamment les moins qualifiés mais aussi les jeunes chercheurs, ingénieurs et techniciens non titulaires, devenus quasi invisibles. Les regroupements et fusions d'établissements au sein des ComUE hors d'échelle rassemblant plusieurs milliers de personnels et des dizaines de milliers d'étudiants, vont encore accentuer cette précarisation généralisée des personnels, premières victimes des baisses salariales et des baisses de budget, le recul de la réussite étudiante et le développement des emplois précaires.

Une dégradation insupportable de nos conditions de travail et d'études

En plus de remettre en cause les statuts de la fonction publique, qui donnent des garanties aux salarié·e·s face à l'emprise de l'employeur et qui garantissent l'accès à un service public de qualité à toutes et tous, la précarité a des conséquences importantes sur la santé des travailleurs-ses de l'ESR. Les maladies professionnelles, telles que stress, burn out, etc., se développent partout à cause d'un manque criant de personnels administratifs, techniques, chercheurs et enseignants. L'autonomie des établissements, l'austérité imposée et la possibilité de moduler les services des personnels qui anticipaient dans l'ESR l'inversion de la hiérarchie des normes introduite par la loi Travail que des millions de travailleurs ont combattue pendant plusieurs mois, a contribué à dégrader considérablement les conditions de travail de tous les personnels et des contractuels en particulier.

Si les personnels subissent le contrecoup de ces réformes et le manque de moyens, les étudiant·e·s sont également en première ligne. Salles surchargées, absence de suivi à cause d'un manque de personnel, mettent en péril l'avenir des étudiants et les missions de l'enseignement supérieur et de la recherche. L'augmentation conséquente du nombre de bacheliers rend nécessaire une politique ambitieuse pour les accueillir et réussir leurs études dans les filières de leur choix.

Le gouvernement a annoncé une augmentation de 850 millions d'€ du budget de l'ESR pour 2017. Cette augmentation qui fait suite à la mobilisation du milieu notamment en mai dernier lors de l'annonce de coupures sur le budget de l'ESR, est loin d'être au niveau des enjeux. Cela permettra tout juste d'accueillir les 45 000 étudiant·e·s en plus de la rentrée. Il faut enfin un vrai investissement de l'État dans l'ESR, suffisamment significatif pour qu'on puisse résoudre la précarité et assurer sur l'ensemble du territoire une formation de qualité pour toutes et tous, meilleur gage d'un enseignement supérieur et d'une recherche de haut niveau.

Pour exiger :

  • une réelle augmentation du financement public de l'Enseignement supérieur et de la recherche: +3,5 milliards d'euros/an pendant 10 ans pour atteindre l'objectif de 1% du PIB pour la recherche publique et 2% du PIB pour l'enseignement supérieur ;
  • un plan d'investissement concret vers les premiers cycles pour assurer la réussite de tou·te·s les étudiant·e·s ;
  • la fin de la politique de précarisation et la mise en place d'un plan de titularisation de tou·te·s les contractuel·le·s et vacataires de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche travaillant sur des fonctions pérennes ;
  • un plan pluriannuel de création d'emplois de fonctionnaires enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs, personnels techniques, de bibliothèque et administratifs à hauteur de 6 000 créations d'emplois/an pendant 10 ans.

Retrouvons-nous toutes et tous ensembles, personnels précaires ou titulaires et étudiant·e·s, pour se rassembler devant l'Assemblée Nationale le 7 novembre à Paris (débat sur le budget).

Rendez-vous à 16h Place du Président-Édouard-Herriot !

Métro Assemblée Nationale ligne 12

SNTRS-CGT, CGT Ferc-Sup, CGT-INRA, SNESUP-FSU, SNEP-FSU, SNETAP-FSU, SNPREES-FO, Sup Autonome-FO, Sud Recherche EPST, Sud Education, Solidaires étudiant·e·s, Collectif des travailleur·e·s précaires de l'ESR

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/50806
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 5 novembre 19h
Source : http://precairesesr.fr/2016/10/25/rassembleme...


Les chercheurs veulent un budget ambitieux

pour l'enseignement supérieur et la recherche

CGT

manif ce lundi à 16h devant l'Assemblée nationale

Budget recherche 2017. Le compte n'y est pas : Nous voulons des créations d'emploi et des moyens pour travailler !

Le projet de loi de finances 2017 est actuellement débattu au parlement. Les discussions sur le budget recherche et enseignement supérieur, commenceront le 7 novembre à l'Assemblée nationale.

Les organismes de recherche autofinanceront pour partie les mesures salariales : point d'indice, PPCR , RIFSEEP

Le gouvernement tente d'accréditer l'idée que la recherche bénéficie comme les années passées d'un budget exceptionnel. Or, les subventions d'État pour charge de service public accordées aux établissements de recherche prévoient une enveloppe de 5,253 Md€ soit en augmentation de 75 millions d'euros par rapport à la loi de finances initiale 2016. Cette augmentation est prévue pour financer les mesures salariales fonction publique : revalorisation du point d'indice : 38,796 M€, amélioration des grilles de salaires (PPCR) : 19,393 M€ et politique indemnitaire (RIFSEEP) : 7 M€. Il ne faut pas être un grand comptable pour voir que cette enveloppe sera largement insuffisante pour mener à bien une revalorisation satisfaisante de nos rémunérations. Les établissements pour assurer leur fonctionnement devront autofinancer en partie les hausses de rémunérations décidées par le gouvernement, cela ne pourra se faire qu'au détriment des recrutements de personnels (titulaires ou précaires) et du fonctionnement des laboratoires et des services. En 2017, les budgets des EPST seront toujours à la limite de la rupture.

Rappelons que le budget de la recherche ne tient pas compte de l'inflation et ne compense pas la hausse de la masse salariale due aux avancements et promotions des personnels, il subit ainsi chaque année des annulations. Ces « ardoises » successives laissées par l'État contraignent les établissements à geler de nombreux postes pour faire face à leurs dépenses. Selon les données du Projet de Loi de Finance 2017, nous pouvons estimer à près de 5900 ETPT (emplois) (plus de 10% des effectifs) autorisés par le parlement qui ne sont pas pourvus par les directions des organismes.

Les créations d'emplois ne compensent pas les suppressions.

Faute de masse salariale suffisante, les effectifs totaux des établissements (57 470 personnes tous statuts et contrats confondus rémunérées fin 2015) ont subi une diminution importante en 2015 : baisse de 1,5 % sur un an. Ils se sont réduits de 5,2 % depuis 2010 (MESR Note Flash n° 13 d'octobre 2016).

Entre 2009 et 2015, les effectifs chercheurs titulaires du CNRS ont baissé de 386 ETPT et ceux des ingénieurs et techniciens de 590 ETPT soit respectivement une perte de 3,39% et 4,32% des effectifs (bilans sociaux du CNRS).

La masse salariale des contractuels constitue aussi une marge de manœuvre budgétaire utilisée par les Directions des organismes. L'explosion du financement de la recherche sur appel à projets, maintient une précarité très importante. L'application ultra minimaliste de la loi Sauvadet par les Directions constitue un frein supplémentaire à sa diminution. Les personnels non-permanents (CDD, contrats aidés et vacataires) constituent 21% du personnel rémunéré des EPST (Note flash MESR).

La mise en œuvre du budget 2017 : salaires, carrières en berne et souffrance au travail

Les conditions de travail se sont considérablement dégradées avec la baisse continue des budgets, le développement de la précarité et les mutualisations forcées. La précarité, par la quête aux financements et le renouvellement incessant des contrats de recherche, affecte non seulement les contractuels mais aussi les cadres de travail des équipes. Les réformes successives depuis 1990, n'ont cessé d'introduire dans les laboratoires des nouveaux critères de gestion calqués sur ceux du secteur privé : compétition à tout va, idéologie du gagneur, rejet des agents « jugés insuffisamment compétitifs », management à la productivité ou la performance. Cette transformation profonde de la nature de la recherche publique a généré une ambiance délétère dans les laboratoires et les services qui met à mal les solidarités et engendre mal être et souffrance au travail.

Face à cette dévalorisation du travail, les problèmes de salaires deviennent omniprésents. Le pouvoir d'achat est toujours en berne malgré les mesures salariales pour la fonction publique de 2016. Les primes des organismes sont les plus faibles de la fonction publique. Nos rémunérations sont bien en deçà des niveaux de qualification requis lors du recrutement et très insuffisantes au regard des missions que nous exerçons.

Nous ne pouvons en rester au constat de nos difficultés et se résigner au repli sur soi. Nombreux et solidaires, nous pouvons gagner sur l'emploi et nos salaires. Partout les salariés de la fonction publique et du privé se mobilisent autour de leurs revendications, ils obtiennent gain de cause pourquoi pas nous ?

Pour sortir la recherche de cette situation, la CGT propose :

Le transfert des crédits des Programmes d'investissement d'Avenir (PIA) et de l'ANR vers les budgets des organismes et des universités.

Un financement de l'enseignement supérieur et de la recherche en augmentation : 3,5 milliards d'euros/an pendant 10 ans pour atteindre l'objectif de 1% du PIB pour la recherche publique et 2% du PIB pour l'enseignement supérieur.

Ce qui permettra :

Pour l'emploi

  • d'abonder immédiatement la masse salariale pour atteindre les plafonds d'emplois votés par le parlement et de mettre fin au gel des postes,
  • de mettre en place un plan pluriannuel de création d'emplois de fonctionnaires dans la recherche et l'enseignement supérieur à hauteur de 6 000 créations d'emplois/an pendant 10 ans (coût estimé à 360M€ par an),
  • de titulariser les CDD sur fonctions pérennes et d'ouvrir autant de postes que d'éligibles aux examens professionnels réservés dans les organismes y compris les catégories A,

Pour les salaires

  • de revaloriser les bas salaires au niveau d'un Smic à 1800 € (2 100 € brut),
  • d'assurer une véritable revalorisation des carrières des catégories C et B,
  • de rattraper l'érosion du point d'indice (-8% depuis 2012 et -14% depuis 2000),
  • de revaloriser des grilles indiciaires de l'ensemble des personnels de l'enseignement supérieur et la recherche. Dans l'immédiat par l'alignement de nos grilles sur les corps équivalents des autres ministères,
  • de mettre à niveau les primes des organismes avec le reste de la fonction publique pour toutes les catégories avant une intégration dans le salaire,
  • De revaloriser les salaires des contractuels au niveau de ceux des titulaires.

RENDEZ-VOUS toutes et tous ensemble, personnels précaires, titulaires, étudiant-e-s, le lundi 7 novembre pour le débat à l'Assemblée nationale sur le budget de l'ESR.

Source : http://boulmich.org/spip.php?article2175