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vendredi 17 mars 2017 à 19h

Dans le cadre de la Semaine anticoloniale 2017

Projection débat « Le Gang ses Antillais »

Film de Jean-Claude Barny

Projection en présence

  • du réalisateur, Jean-Claude Barny, et
  • de l'historien Amzat Boukari Yabara

6 euros

Dans les années 70, le BUMIDOM promettait de favoriser l'insertion en métropole des français des DOM-TOM. Jimmy Larivière, arrivé à Paris pour refaire sa vie, ne parvient pas à trouver sa place dans la société. Sa rencontre avec un groupe de trois jeunes antillais va l'entraîner dans une série de braquages retentissants.

Olivier Barlet Critique :

En sortie le 30 novembre 2016 dans les salles de la métropole française et fort son énorme succès aux Antilles, le nouveau film de Jean-Claude Barny est un thriller atypique et passionnant.

« Que vous êtes francais ! ». C'est sur ce fameux discours du Général de Gaulle en Martinique et des extraits d'actualités de l'époque que démarre le film. Michel Debré annonce la création du BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'Outre-mer). De nombreux Antillais et Antillaises à qui l'on a promis la lune prennent un aller simple… La désillusion est terrible et elle fait les premières scènes : Jimmy Larivière arrive en métropole et, lâché par la mère, se retrouve seul avec sa fille Odile, dans une galère à dormir dehors.

Jimmy Larivière (Djedje Apali), c'est Loïc Léry, auteur du récit autobiographique qui donne son titre au film et qu'il a écrit en prison après un périple de petits braquages à visage découvert, dans des bureaux de poste puis des banques. Nous sommes dans les années 70 ; ils sont quatre, un gang, et ils taguent au mur ce qui fut un slogan de 68 : « Bumidom trahison ». Leur dérive de malfrats est une rébellion contre l'injustice de leur destin, l'exploitation capitaliste, le racisme et les Blancs. Politik (Ericq Ebouaney) les guide idéologiquement, fournit les armes et dirige les opérations. Jimmy et lui se gavent volontiers de sentences péremptoires justifiant leur radicale transgression. Ils ne seront pas de nouveaux esclaves : ces enragés trouvent dans leur anticolonialisme l'énergie et la justification de leurs holdups.

Leur révolte ne puise pas seulement dans l'esclavage que Jean-Claude Barny a évoqué dans Tropiques amers (2007) ni dans ses séquelles, sensibles dans Nèg'marron (2004). Les documentaires de Camille Mauduech, cette déterreuse de mémoire qui se bat obstinément contre les oublis de l'Histoire, ont pointé les combats juridiques et politiques à l'œuvre dans les Antilles avant le Gang, mais aussi « le temps des gauchistes » des années 70 en Martinique (Chalvet, la conquête de la dignité, 2014).

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http://www.happinessdistribution.com/images/films/affiches/120x160-le%20gang%20des%20antillais-hd.jpg

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/52708
Source : http://africultures.com/le-gang-des-antillais...
Source : http://www.happinessdistribution.com/catalogu...
Source : http://www.anticolonial.net/spip.php?article3...
Source : message reçu sur sortir du colonialisme le 8 mars 16h