thème : éducation
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jeudi 1er février 2018 à 11h

Assemblée générale

SNESUP-FSU Paris 1

Chers et chères collègues,

Vous avez dû suivre les débats concernant le vote des attendus et des critères de sélection à destination de la plateforme de sélection des futurs étudiants « Parcoursup », plateforme qui a été mise en place "hors la loi", sans attendre que le projet de loi relatif à l'orientation et la réussite des étudiants (O.R.E.) soit discuté, amendé, et adopté par l'assemblée.

Le gouvernement ne semble toujours pas avoir pris la mesure de son irresponsabilité vis-à-vis du manque cruel de moyens accordés à notre université et au service public de l'Enseignement Supérieur en général, au cours de ces dernières années, alors même que nous faisons tous de notre mieux pour que l'université continue de remplir ses missions, innove et alimente le lien entre recherche et enseignement. Quelle est la logique de la décision du CA du 21 décembre 2017 de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui a décidé de geler plus de 35 postes, alors que nous attendons plus d'étudiants à la prochaine rentrée et aux suivantes, si ce n'est l'insuffisance des moyens ?

L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, contrairement à d'autres universités, peut s'honorer de ne pas avoir transmis d'attendus locaux. Ne nous leurrons pas toutefois, certains ont déjà souligné que, couplé à la réforme du baccalauréat, ParcourSup fait de la « fiche Avenir » le véritable baccalauréat. Accepterons-nous de nous prêter à cette sélection ? De participer au chaos qui ne peut manquer d'accompagner une réforme passée à la hussarde, de manière autoritaire et sans cadre ?

Une assemblée générale a rassemblé près de 400 personnes à Tolbiac ce jeudi 25 janvier (lycéens, étudiants, personnels, enseignants), une première réunion de la Coordination Nationale de l'Education s'est tenue le samedi 27 janvier à Paris 3 à l'initiative de CGT-Ferc, FO Fnec FP, FSU, SGL, Solidaires étudiant.e.s, SUD éducation, UNEF, UNEL, UNEL SD, ASES, FCPE, Sauvons l'Université ! Elle a réuni 200 participants, venus de 33 universités et établissements d'enseignement supérieur. Les réactions se multiplient. Le temps de l'anesthésie générale et de la résignation est passé.

Le projet de loi ORE vise à instaurer le tri généralisé à l'entrée de l'université et rendrait les réorientations encore plus difficiles (nécessité de repasser par la plateforme Parcoursup saturée de candidatures…). Il aura par ailleurs des conséquences désastreuses sur nos conditions de travail.

Comment allons-nous traiter les 35 000 dossiers que l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne va recevoir ?

Ce projet implique, en outre, une transformation radicale de la licence, des contenus qui y sont enseignés, mais aussi des modalités de calcul des services d'enseignement. Ainsi, "Les nouveaux étudiants accèderont à une licence transformée, personnalisée et modulable (+ ou - 3 ans) qui prendra mieux en compte leur parcours et leurs aspirations et qui pourra être plus professionnalisante".

Une licence transformée ? Entre la fin janvier et le mois de septembre ? Sur la base d'un arrêté qui n'existe pas encore ? Avec quelle valeur nationale si tout est "personnalisé" ?

Cette licence transformée est décrite : elle sera "sur mesure". Il y aura "des cursus «autonomie» pour les étudiants qui souhaitent des enseignements hybrides en présentiel et à distance ou des cursus «accompagnés» pour ceux qui demandent davantage de présentiel".

Cela signifie concrètement qu'une même U.E. sera dispensée "en présentiel", en "hybride" (présentiel et à distance) et totalement à distance. Comment calculera-t-on le service que représente cette U.E. quand le "présentiel" ne concernera qu'une partie des étudiant.e.s inscrit.e.s ou quand cette U.E. sans être totalement "à distance", sera "hybride" ? Il sera plus "raisonnable" d'affecter un nombre d'heures correspondant à l'U.E., sans lien direct avec le nombre d'heures réellement effectuées…

Non, nous ne sommes pas contre les réformes. Nous sommes des lanceurs d'alerte !

Nous voulons agir pour que l'université soit ouverte à tous, accueille tous ceux qui le souhaitent, soit le lieu de formation et de recherche par excellence.

Le 1 février, soyons présents au coté des étudiants
lors de l'Assemblée Générale à Tolbiac à 11h00

et dans la rue pour que cette alerte soit enfin entendue !

Nous vous appelons à faire la grève le 1er février (un préavis a été déposé) et à faire en sorte que les absences des étudiants ne soient pas comptabilisées ce jour là, comme cela a déjà été décidé dans les UFR d'Histoire, de Sciences Politiques et de Philosophie.

A Paris, la manifestation partira de Jussieu à 14h en direction de la Sorbonne.

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/59787
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 29 janvier 11h