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vendredi 30 mars 2018 à 19h

Rencontre avec Jill Liddington pour la parution de

« Histoire des suffragistes radicales »

"One Hand Tied Behind Us
Au début du XXe siècle, en Grande-Bretagne, pays qui se veut un modèle démocratique, les femmes sont privées du droit de vote. Dans le nord de l'Angleterre, à Manchester et dans les villes cotonnières, des ouvrières se mobilisent : ce sont les suffragistes radicales. Elles ont l'égalité chevillée au corps. Nombre d'entre elles sont impliquées dans les trade-unions, les églises ouvrières, les coopératives, le mouvement pour l'éducation des adultes. Le 1er mai 1900, elles lancent une pétition pour le droit de vote des femmes auprès des ouvrières du coton, qu'elles vont rencontrer dans toutes les usines, y compris les plus petites filatures. Elles recueillent 29 359 signatures. C'est le début d'un combat qui dure jusqu'en 1914.
Leur lutte pour le suffrage s'inscrit dans un combat plus vaste pour l'émancipation des femmes : pour de meilleures conditions de travail et contre les inégalités de salaire ; pour le droit des filles à l'éducation et des épouses au divorce ; pour l'égalité des droits avec les hommes pour la garde des enfants ; pour le droit des femmes au travail ; pour l'émancipation ouvrière et le socialisme. Le militantisme lui-même est un combat, pour ces femmes qui doivent souvent tout à la fois élever une famille et gagner leur vie, avec « une main liée dans le dos ». Quand la guerre éclate, les suffragistes radicales sont antimilitaristes et pacifistes.
Jill Liddington et Jill Norris, deux historiennes féministes britanniques, retracent ici le combat oublié.

Histoire des suffragistes radicales [One Hand Tied Behind Us] a eu un vaste succès outre-Manche, dans le lectorat militant, dans les universités et auprès d'un large public. Jill Liddington (née en 1946) a poursuivi ses recherches sur l'histoire des femmes et du genre. Si Jill Norris est décédée jeune (1949-1985), leur livre à quatre mains a continué à vivre et à être lu par de nouvelles générations. Il reste un des ouvrages emblématiques de cette nouvelle façon d'écrire l'histoire, non pas celle, surplombante, des souverains et des « grands hommes », mais celle au ras du sol, au plus près des acteurs, des actrices en l'occurrence, l'histoire des « figures de l'ombre ».
La traduction a été réalisée par Laurent Bury, professeur de littérature anglaise à l'université Lyon 2 - Louis Lumière. L'ouvrage est préfacé et annoté par Fabrice Bensimon, qui enseigne l'histoire et la civilisation britanniques à l'université Paris-Sorbonne et publié par les éditions Libertalia."

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/60056
Source : http://www.violetteandco.com/librairie/spip.p…