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mercredi 25 avril 2018 à 19h30

Vers une géographie anarchiste :

politiques pour embellir le monde

Rencontre avec Simon Springer autour de son livre "Pour une géographie anarchiste" - Simon Springer, lux éditions

Entrée libre

Devenons beaux nous-mêmes et que notre vie soit belle ! - Élisée Reclus

"Une approche anarchiste de la géographie s'intéresse à des mondes parcellaires, fragmentés, qui se recoupent et dans lesquels l'autonomie et l'émancipation deviennent possibles en tant qu'îlots mouvants de réflexivit entre la théorie et la pratique" (texte en couverture du livre)

Le mercredi 25 avril à 19h30 nous recevons Simon Springer dont l'ouvrage "Pour une géographie anarchiste" a été récemment traduit et publié aux éditions Lux. Simon Springer présentera sa perspective et son travail (en anglais avec traduction simultanée).

Ce sera l'occasion de discuter les perspectives anarchistes pour penser l'espace et la géographie, et discuter des formes de politiques anarchistes tournées vers le renforcement des liens et des relations,

"L'anarchie est un magnifique puissance. En tant que pratique politique, elle nous permet d'embrasser notre capacité de vivre ici et maintenant, et de mette en œuvre par et pour nous-mêmes ce que nous laisserions autrement aux autorité dominantes. Sa force ne réside pas dans le rêve possible, mais dans l'illumination de la beauté puissante et immédiate que nous sommes collectivement. L'anarchisme insiste sur le développement de nouvelles relations avec notre monde et, surtout, entre nous. Reconnaître la force des liens implique toute une géographie relationnelle et une prise de conscience sensible de la puissance que nous sommes chacun, et combien nous sommes tous partie d'un plan de beauté immanente. Dans cette reconnaissance de notre capacité àla beauté, apparaît la semence de quelque chose de nouveau, nourri par toutes les possibilités de nos désirs d'un monde meilleur. Une géographie relationnelle est donc une façon d'essayer de donner un sens à un monde infiniment complexe, inter-dépendant, traversé de devenirs en constante évolution. Le récent réengagement de la géographie dans les perspectives anarchistes nous rapproche de la possibilité de secouer les chaînes qui nous entravent aux idées étatistes, capitalistes, racistes, sexistes et impérialistes en soutenant que notre plus grande ressource se loge dans nos liens des uns avec les autres.

Dans la notion de " géographie universelle " d'Élisée Reclus, géographe anarchiste, nous voyons une première approche d'une telle politique du possible, qui considère les liens, ou la perspective relationnelle, comme son impulsion. Pour Élisée Reclus, tous les gens devraient partager la Terre comme des frères et sœurs en élargissant notre cercle d'empathie et en réorganisant les paysages du pouvoir par la constitution de liens de solidarité renforcés, démultipiés. Ainsi, la géographie anarchiste ne se contente pas seulement de suivre les devenirs, elle cherche à laisser être la beauté du monde et des liens."

Des extraits de l'ouvrage sont disponibles en ligne.

La parution du livre a donné l'occasion au Québec de discussions & enquêtes sur "territoires et espaces libérés" écoutables en ligne également, organisées par le groupe d'enquêtes sur le contemporain Stasis.

"Grâce aux ouvrages de David Harvey, Mike Davis ou même Henri Lefebvre, on connaît aujourd'hui la géographie radicale ou critique née dans le contexte des luttes politiques des années 1960 aux États-Unis et qui a, comme le disait Harvey, donné à Marx « la dimension spatiale qui lui manquait ». Dans ce livre, Simon Springer enjoint aux géographes critiques de se radicaliser davantage et appelle à la création d'une géographie insurrectionnelle qui reconnaisse l'aspect kaléidoscopique des espaces et son potentiel émancipateur, révélé à la fin du XIXe siècle par Élisée Reclus et Pierre Kropotkine, notamment.

L'histoire de l'humanité est une longue suite d'expériences dans et avec l'espace ; or aujourd'hui, la stase qui est imposée à ces mouvements vitaux, principalement par les frontières, menace notre survie. Face au désastre climatique et humain qui nous guette, il est indispensable de revoir les relations que nous entretenons avec le monde et une géographie rebelle comme celle que défend Springer nous libérerait du carcan de l'attentisme. Il faut se défaire une bonne fois pour toutes des géographies hiérarchiques qui nous enchaînent à l'étatisme, au capitalisme, à la discrimination et à l'impérialisme. « La géographie doit devenir belle, se vouer entièrement à l'émancipation. » "(4ème de couverture)

Simon Springer

Simon Springer enseignera à partir de septembre 2018 à l'Université de Newcastle en Australie en tant que responsable du département de Géographie et d'études environnementales, et directeur du centre d'études urbaines et régionales. Actuellement, il enseigne à l'Université de Victoria au Canada. Ses perspectives de recherches explorent les dynamiques d'exclusions sociales et politiques provoquées par le néolibéralisme, particulièrement au Cambodge où il étudie plus spécifiquement la géographie des violences et du pouvoir. Simon Springer poursuit une approche théorique singulière, qui convoque à la fois la critique poststructuraliste et une reprise radicale de la philosophie anarchiste. Ses livres comprennent The Anarchist Roots of Geography : Towards Spatial Emancipation (University of Minnesota Press, 2016), The Discourse of Neoliberalism : Anatomy of a Powerful Idea (Rowman & Littlefield), Violent Neoliberalism : Development, Discourse and Dispossession in Cambodia (Palgrave Macmillan), and Cambodia's Neoliberal Order : Violence, Authoritarianism, and the Contestation of Public Space (Routledge). Et il a aussi participé à The Handbook of Neoliberalism (Routledge), The Handbook of Contemporary Cambodia (Routledge) et la trilogie Anarchism, Geography and the Spirit of Revolt (Rowman & Littlefield). Il est rédacteur en chef de ACME : An International Journal for Critical Geographies et coéditeur de la série Transforming Capitalism publiée par Rowman & Littlefield.

Page de Simon Springer

Lien : https://paris.demosphere.net/rv/61165
Source : https://openagenda.com/cafe-librairie-michele…